Et s’il était possible d’éviter les maladies chroniques à l’aide d’un simple score ? C’est ce que propose l’Intermountain Medical Center Heart Institute de Salt Lake City (Etats-Unis). Son équipe a mis au point un score (ICHRON) qui permet de prédire le risque de diagnostic dans les 3 années à venir. Il s’appuie sur une prise de sang et l’âge du patient.
A partir de ces données, il estime si la personne peut développer une des 9 maladies chroniques testées. Les premiers résultats ont été présentés au Congrès du Collège américaine de Cardiologie, qui se tient à Washington, D.C. (Etats-Unis) du 17 au 19 mars.
80 % de précision
10 millions de personnes vivent avec une maladie chronique en France. D’ici 2015, un Français sur cinq sera concerné. Le coût est non négligeable pour la collectivité, qui prend en charge les soins à 100 %. Toutes ne sont pas évitables, mais parmi les principales figurent des maladies liées au mode de vie : la bronchite chronique, par exemple, mais aussi le diabète et l’insuffisance rénale.
Ces pathologies font partie de celles qui peuvent être prédites par le score ICHRON (1). Testé auprès de patients de l’Institut Intermountain, il anticipe les maladies chroniques avec une précision de 77-78 %. Un résultat plutôt positif pour une première tentative.
Parmi les femmes qui ont pris part à l’étude, celles dont le score livre un résultat modéré sont trois fois plus à risque de pathologie chronique que celles pour qui l’indice est faible. Chez les hommes, la différence est encore plus marquée : ceux au score modéré sont 5 fois plus exposés que les autres. Diabète et maladies coronariennes étaient les troubles les plus fréquemment diagnostiqués par la suite.
Une économie d’ampleur
« Nous espérons que le score ICHRON pourra être utilisé pour identifier les patients à haut risque de maladie chronique, et donc mettre au point une approche personnalisée », anticipe Heidi May, principal auteur de ces travaux. Fréquence des consultations, modification du mode de vie, traitement médicamenteux sont autant d’approche qui peuvent remettre le patient sur les rails avant qu’il ne tombe malade.
Pour les chercheurs, ce score a aussi un bénéfice en terme de coûts. Peu coûteux, il permet des économies de taille en préservant la santé des personnes et en évitant les complications. « Il coûte bien moins cher d’aider les patients à améliorer leur mode de vie que de traiter une crise cardiaque », illustre Heidi May. Rien qu’en France, les pathologies chroniques coûtent 90 milliards d’euros.
(1) Selon les chercheurs, le score ICHRON permet de prédire le risque de diagnostic à 3 ans de diabète, insuffisance rénale, maladie coronarienne, insuffisance cardiaque, infarctus, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, AVC, démence et broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).