Grâce à une prise de sang, il serait possible de savoir si un enfant développera un trouble du spectre autistique, rapporte une étude publiée dans PLOS Computational Biology. Cette méthode de diagnostic s’appuie sur la détection de molécules présentes dans le sang et l’utilisation d’un algorithme mathématique. Mis au point par des chercheurs de l’Institut polytechnique Rensselaer (Etats-Unis), ce test permettrait aussi de prédire la sévérité des troubles.
Actuellement le diagnostic de l’autisme repose sur le repérage de plusieurs signes comportementaux. Si des signes peuvent attirer l’attention avant 6 mois, le diagnostic de l’autisme est généralement posé vers l’âge de 2 ans. Mais de nombreux enfants sont victimes d’une errance diagnostique, ce qui retarde la prise en charge. C’est justement pour limiter ces retards que les scientifiques américains tentent de développer un test de diagnostic précoce.
Pour ce faire, ils ont analysé des échantillons sanguins prélevés chez 149 enfants âgés de 3 à 10 ans. La moitié d’entre eux présentaient un trouble du spectre autistique. En analysant ces prélèvements, les chercheurs ont identifié 24 métabolites liés à cette pathologie. Ils ont alors développé un algorithme mathématique capable de calculer le risque d’autisme en fonction de la concentration de ces molécules.
Un outil complémentaire aux examens actuels
Et il apparaît que la méthode est très précise. L’algorithme a identifié correctement plus de 96 % des enfants non atteints et près de 98 % des participants autistes. « Etant donné que nous avons tout fait pour que le modèle soit indépendant des données, je suis très optimiste quant à notre capacité à répliquer ces résultats avec une autre cohorte d’enfants », a commenté le Pr Juergen Hahn, responsable des travaux et directeur du département d’ingénierie biomédicale à l’Institut Rensselaer.
Un outil complémentaire
Les auteurs soulignent toutefois que ce test ne remplacera pas l’observation clinique. C’est une méthode complémentaire aux examens psychologiques, psychomoteurs et sensorimoteurs indispensables pour diagnostiquer l’autisme.
En parallèle du développement de ces tests sanguins, d’autres équipes de recherche se penchent sur l’utilisation de l’IRM. Fin février dans Nature, des chercheurs de Philadelphie ont montré que les enfants développant un trouble du spectre autistique présentent une croissance neurologique plus importante que les autres, entre 6 et 12 mois. Or des travaux précédents ont déjà montré qu’une grande surface cérébrale est liée à un risque accru d’autisme. En combinant ces clichés à un algorithme mathématique, les chercheurs ont pu identifier avec 90 % de précision les enfants atteints d’autisme à l’âge de 2 ans.