En 2015, l’Assurance maladie a détecté et stoppé des fraudes pour un montant de 231 millions d'euros, soit une augmentation de 18 % par rapport à 2014. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'une nouvelle affaire de ce genre secoue l'actualité ce mardi.
L'histoire se déroule cette fois-ci en Haute-Garonne où une pharmacie est soupçonnée par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) d'avoir falsifié, dès 2015, des ordonnances.
30 000 euros de préjudice
La Dépêche du Midi, qui a révélé l'affaire, explique le subterfuge. L'officine envoyait des ordonnances à la CPAM du département pour obtenir indûment le remboursement de médicaments non délivrés. Cette parade avait aussi pour avantage d'assurer au pharmacien des stocks bien remplis.
Alertés par des patients inquiets de voir une différence entre leur prescription et des remboursements revus à la hausse, les contrôleurs de la CPAM de Haute-Garonne ont mené l'enquête.
« Nous avons étudié sur une période donnée les dossiers émanant de cette pharmacie. Il a fallu appeler tous les assurés pour leur demander s'ils ont bien eu la délivrance de tous les médicaments prescrits », a détaillé au quotidien Isabelle Tartarin, sous-directrice de la CPAM en charge de la direction de la santé. Le préjudice serait, pour le moment, évalué à environ 30 000 euros.
Le classement des fraudeurs de la CNAM
« Pour calculer le préjudice, on peut partir de recherches sur une période donnée et on extrapole : s'il a fait tel montant sur six mois, on va supposer que sur un an ou un an et demi, le préjudice s'élève à tant » , a expliqué Isabelle Tarartin.
« C'est compliqué pour l'Assurance maladie de repérer ce type de fraude car les médicaments avaient bien été prescrits », a conclu Isabelle Tartarin.
Dans son dernier rapport, l'Assurance maladie relayait que le plus gros contingent de fraudeurs à l'Assurance maladie, parmi les professionnels, se trouve chez les infirmiers (55 %). Ils sont suivis par les fournisseurs (23 %), les pharmaciens (7 %), les masseurs-kinésithérapeutes (5 %) et les transporteurs sanitaires (4 %).