Les Français en ont plein le dos. D’après un sondage OpinionWay pour Vexim (1), 90 % de la population ont déjà eu à se plaindre de leur colonne vertébrale. Dans plus d’un cas sur deux, les douleurs sont récurrentes. Les jeunes ne sont pas épargnés, puisqu’ils sont à peine moins nombreux que leurs aînés à souffrir.
Médicaments et gels anti-inflammatoires, antalgiques : voilà les solutions privilégiées pour traiter le mal de dos. Et si un Français sur cinq choisit de subir en silence, 23 % ont dû se faire arrêter. Entre prise en charge et arrêts maladies, les douleurs dorsales pèsent lourd sur les finances françaises.
Un plan d’économies
1 milliard d’euros : voilà la facture occasionnée par le mal de dos en France. La majeure partie de ces dépenses est liée à l’indemnisation des séquelles (580 millions) et les indemnités journalières (300-350 millions). La prise en charge des soins – kinésithérapie, médicaments, consultations médicales – ne figure qu’en dernière position. Mais les coûts sont élevés, et leur part continue d’augmenter dans le budget de l’Assurance maladie.
Car si les accidents du travail se font moins nombreux, les lombalgies progressent régulièrement. Elles représentent 19,1 % des accidents du travail pour l’année 2015, contre 13 % il y a une décennie. Dans l’ensemble, un cas de douleurs dorsale sur cinq se solde par un arrêt maladie. Parmi les Français en souffrance, 6 700 doivent cesser leur activité professionnelle plus de 6 mois. Ce sont ces interruptions longues qui coûtent le plus cher à la Sécurité sociale.
Comment économiser ? L’Assurance maladie propose, pour 2017, d’optimiser le parcours de soins. Moins d’imageries coûteuses, et non recommandées en phase aiguë, et plus de consultations de médecins rhumatologues : voilà quelques solutions avancées par la Cnam. Elle estime aussi que les kinésithérapeutes sont trop souvent sollicités dans les quatre premières semaines, alors que les douleurs s’estompent généralement dans ce délai.
Des répercussions indirectes
Hormis ces coûts directs, les lombalgies ont aussi des répercussions indirectes sur l’économie. Dans certains pays européens, elles pèsent jusqu’à 2 % du produit intérieur brut (PIB). Selon l’Alma Consulting Group, qui a réalisé un baromètre sur l’absentéisme, ces coûts indirects représentent près de 3 % de la masse salariale, à commencer par les cotisations, la prévoyance mais aussi la prévention.
A l’échelle générale de l’absentéisme, ces coûts indirects occasionnent une dépense de supplémentaire de 15 milliards d’euros. A laquelle il faut ajouter les 45 milliards d’euros de coûts directs de l’absence.