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Pendant le sommeil lent, malgré le ralentissement de l’activité cérébrale, les différentes régions du cerveau continuent de communiquer entre elles. Toutefois, comparativement à ce qui est observé pendant l’éveil, la nature des flux d’information n’est plus la même.
Au laboratoire d’imagerie biomédicale du CHU de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, Habib Benali et ses collègues s’intéressent à l’évolution des interactions entre les différentes régions du cerveau au cours du sommeil, en particulier lors du sommeil lent profond. Pour cela, ils ont fait dormir des volontaires dans un appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle, afin d’observer leur activité cérébrale, en direct, de la phase d’endormissement jusqu’au réveil.
Crédit : Inserm/Alexandra Pinci
« Nous avons pu cartographier les interactions entre les différentes régions qui reflètent le traitement de l’information par le cerveau, décrit Habib Benali. Comparé à celui de l’éveil, il est apparu davantage localisé lors des phases de sommeil profond et paradoxal : les interactions n’y sont plus globales mais se produisent entre les régions les plus proches. »
Ces échanges entre sous-régions sont interprétés par les chercheurs comme la manifestation du tri et de l’intégration de l’information accumulée en journée, au cours du processus de mémorisation. « Tous les stades du sommeil participent, ainsi, à un niveau qu’il reste encore à déterminer, au transfert et à la consolidation de l’information », confirme le chercheur. Si les fonctions de ces différentes phases conservent encore leur part de mystère, il est désormais indéniable que le sommeil est, en effet, une condition indispensable à la mémorisation et à l’apprentissage.
Vincent Richeux