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Pendant plusieurs décennies

Contraception : l'effet protecteur de la pilule contre des cancers

Par Anne-Laure Lebrun

Les femmes qui prennent la pilule ne présentent pas plus de risque que les autres de développer un cancer. Elle aurait même un effet protecteur.

imagepointfr/epictura

La pilule contraceptive confère une protection contre certains cancers pendant des décennies, rapporte une étude publiée dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology.

Les effets secondaires de la contraception hormonale font l’objet de débats au sein de la communauté scientifique depuis des années. Selon une expertise du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) menée en 2005 et actualisée en 2012, les femmes sous pilule œstroprogestative, dite combinée, ont un léger sur-risque de cancer du sein, du col de l’utérus ou du foie.
Cette hausse est surtout observée chez les patientes qui ont choisi cette contraception pendant longtemps. Toutefois, le risque revient à la normale après l’arrêt de la pilule. Des effets semblables sont notés pour les pilules microdosées.

En revanche, la pilule présente des avantages. Des études analysées par le CIRC montrent, en effet, que les pilules combinées réduisent le risque de cancer de l’ovaire ou de l’endomètre. Certaines suggèrent même un risque réduit de cancer colorectal. 

Pas plus de risques

Des conclusions confirmées par les travaux de l’université d’Aberdeen (Grande-Bretagne). Ces derniers se sont appuyés sur l’une des plus anciennes cohortes de femmes utilisant la pilule contraceptive. Démarrée en 1969, cette étude avait pour objectif d’étudier les effets à long terme des contraceptions orales. 
Le Dr Lisa Iversen a alors exploité les données de santé de plus de 46 000 femmes, dont 23 000 qui n’ont jamais utilisé cette contraception orale.

Les résultats montrent que la pilule protège contre différents types de cancers pendant au moins 30 ans. « En analysant ces données collectées pendant 44 ans, nous avons trouvé que les femmes qui ont utilisé la pilule ont un risque moins élevé que les autres de développer un cancer colorectal, de l’endomètre ou de l’ovaire », indique la chercheuse.

Mieux encore, les analyses suggèrent que les femmes sous pilule durant leur vie reproductive n’ont pas plus de risque que les autres de développer des cancers plus tard dans leur vie. Ces résultats semblent ainsi confirmer que l’arrêt de la pilule permet une réduction du risque et un retour à la normale, mais également que cette contraception hormonale n’expose pas à d’autres cancers.

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