La prise d’acide folique avant et pendant la grossesse divise par deux le risque de mettre au monde un enfant autiste. Les médecins savent que qu’une carence en vitamine B9 chez la femme enceinte augmente le risque de malformation du système nerveux du fœtus. Mais une étude norvégienne (1) rapportée aujourd’hui par le Figaro en fait la démonstration.
Pour établir le lien entre cette supplémentation et l’incidence des syndromes autistiques, les chercheurs ont suivi 85 000 enfants depuis leur naissance. La proportion d’autisme chez les femmes qui avaient pris de l’acide folique 4 semaines avant la conception et pendant les 8 premières semaines de grossesse était de 0,10 alors que pour celles qui n’avaient pas bénéficié cette supplémentation, le taux s’élevait à 0,21%.
« On sait depuis longtemps que cette vitamine est indispensable au bon développement du cerveau du fœtus et, de fait, on soupçonnait qu’une carence pourrait être liée avec l’autisme, confie au quotidien le Pr Richard Delorme, pédopsychiatre spécialiste de l’autisme à l’hôpital Robert-Debré à Paris.
D’ailleurs depuis l’an 2000, précise le journaliste, les recommandations françaises engagent les femmes à prendre 400 microgrammes par jour d’acide folique un mois avant la conception et durant les deux premiers mois de grossesse. Mais ces indications sont mal suivies, regrette le Pr Delorme. « La plupart des femmes viennent consulter quand elles découvrent qu’elles sont enceintes », reconnaît un gynécologue-obstétricien. De fait, une étude de l’Inserm confirme que 25% des femmes respectent les indications.
Pour les spécialistes, l’étude norvégienne donnera des arguments pour la mise en œuvre de politiques de santé publique. Cet objectif passe par une meilleure information des futures mamans. Généralistes, spécialistes, sages-femmes, les professionnels doivent, selon les experts, relayer le message lors des consultations pour la contraception. En insistant sur le fait que la supplémentation en vitamine B9 doit commencer avant la conception.