Ils sont vulnérables, et d’autant plus lorsqu’ils se retrouvent aux urgences. Les patients âgés de plus de 75 ans constituent un groupe de patients bien à part. « La fragilité, la dépendance et les polypathologies, plus fréquentes parmi ces patients, justifient une prise en charge plus complexe que pour les autres patients et entraînent des durées de passage plus longues », explique la Drees dans un rapport.
Quatre heures
Dans ce document, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques se penche sur la prise en charge des seniors aux urgences. Premier constat : le temps de passage dans ce service est plus long pour les personnes âgées, établi à environ quatre heures, contre deux heures et dix minutes pour les 15-74 ans. Les seniors sont aussi plus nombreux à passer plus de 8 heures aux urgences (23 % contre 10 % chez les 15-74 ans).
Le nombre d’examens complémentaires, plus important pour les patients âgés, ainsi que les délais nécessaires à leur réalisation, contribuent à augmenter la durée de passage aux urgences. « À cela s’ajoutent les modalités d’hospitalisation éventuelle en aval des urgences : le délai pour obtenir un lit est plus important pour les personnes âgées ».
Plus d'hospitalisations
Quel que soit l’âge des patients, les durées de passage les plus longues sont celles des patients hospitalisés à l’issue des urgences (durée médiane de 5 heures et 10 minutes versus 2 heures et 10 minutes). Or, les seniors sont plus souvent hospitalisés à la suite d’un passage aux urgences que les plus jeunes (56 % contre 17 % des 15-74 ans).
Pour les patients qui rentreront à domicile ou en institution après les urgences, les durées de passage dépassant huit heures sont également plus fréquentes chez les seniors, et notamment en cas de pathologies respiratoires ou digestives (davantage que pour les traumatismes), note la Drees.
« Il est probable que la décision d’hospitalisation est plus rapide à prendre si une intervention chirurgicale est indiquée. Dans ce cas, la filière d’hospitalisation est unique, vers l’orthopédie, alors que pour les autres pathologies, il s’agit de choisir entre une hospitalisation en gériatrie ou en service spécialisé (pneumologie, cardiologie ou médecine digestive), en fonction des disponibilités ».
Enfin, la proportion de passages dépassant huit heures est plus élevée dans les centres hospitaliers (CH) et les centres hospitaliers régionaux (CHR) que dans les cliniques privées à but lucratif.