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QUESTION D'ACTU

Fasciite nécrosante

Bactérie «mangeuse de chair» : une Canadienne subit une triple amputation

En allant consulter pour une grippe, Cari Kirkness, 28 ans, est ressortie de l'hôpital avec trois membres en moins. En cause, la fasciite nécrosante.

Bactérie \ sudok1/epictura




« J’avais mal à la gorge, mal aux oreilles, un mal de tête et des douleurs musculaires », a raconté Cari Kirkness, 28 ans, au média canadien CBC News. Des symptômes grippaux classiques, qui ne laissaient pas présager d’une issue aussi grave. Après trois jours, une sorte d’ecchymose est apparue sur son bras, s’étendant rapidement. « J’avais d’immenses taches rouge et bordeaux le long de mon bras, et la douleur a vraiment empiré dans la nuit ».

Le lendemain d’une visite dans un centre médical local, où un simple prélèvement bactérien a été effectué, et face aux douleurs qu’elle ressentait, la jeune femme s’est rendue aux urgences de l’hôpital Victoria à Winnipeg, capitale de la province canadienne, à plus de 500 km de chez elle. Là, les médecins lui ont diagnostiqué une « infection envahissante par le streptocoque du groupe A fasciite nécrosante ». Et Cari Kirkness a dû être amputée de trois membres. Explications.

Toxines bactériennes

La fasciite nécrosante est une infection rare de la peau et des tissus sous-cutanés profonds, se propageant le long des fascia et du tissu adipeux. Comme pour cette Canadienne, elle est surtout causée par le streptocoque du groupe A (Streptococcus pyogenes) mais également par d'autres bactéries telles que Vibrio vulnificusClostridium perfringens ou Bacteroides fragilis.

Ces bactéries sont également appelées « bactéries mangeuses de chair ». Sauf que cette appellation est fausse. Ces bactéries ne se nourrissent en effet pas de la chair, mais libèrent des toxines, mortelles pour les cellules vivantes. Par leurs effets sur le système immunitaire, elles conduisent également à la production de radicaux libres qui altèrent la peau. 

Cette pathologie est considérée comme une urgence médicale grave dont l'évolution rapide fait qu'elle atteint une mortalité atteignant 30 %. Le pronostic peut être amélioré en cas de prise en charge rapide, avec un traitement médico-chirurgical adapté.

200 nouveaux cas au Canada par an 

On estime qu'il y aurait entre 90 et 200 nouveaux cas au Canada chaque année de fasciite nécrosante, dont 20 à 30 sont mortels. Plus près de chez nous, au Royaume-Uni, environ 500 nouveaux cas sont décrits chaque année, d'après le British Medical Journal (BMJ). L'incidence de cette pathologie en France n'est pas connue. 

On sait juste que l'atteinte est souvent favorisée par certains facteurs : un système immunitaire affaibli temporairement par un traitement médicamenteux (immunosuppresseur, thérapies lourdes), l'âge (neutropénie) ou des réactions immunitaires chroniques (lupus, arthrite, etc).

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