Qui mange salé avant d’aller au lit, se lèvera la nuit pour faire pipi ! La règle d’or devrait être connue de tous les patients nycturiques – comprenez, qui doivent interrompre leur sommeil pour aller uriner, parfois plusieurs fois, durant leur sommeil. Une nouvelle étude attire l’attention sur un facteur qui renforce ces troubles parfois très incommodants : le sel.
Les résultats de ces travaux sont encore préliminaires. Ils ont été publiés dans le BMJ et présentés lors du congrès de la Société Européenne d’Urologie qui se déroule à Londres. Menée au Japon sur 321 participants âgés de 64,3 ans en moyenne et atteints de nycturie, un trouble qui touche plus d’une personne sur deux après 60 ans, l’étude montre que le sel a un impact significatif sur la fréquence des réveils liés à l’envie d’uriner.
Manger moins de sel
Les participants à l’étude avaient tous un apport journalier en sel élevé – ce qui est le cas de nombreux Japonais, expliquent les auteurs de l’université de Nagasaki. Pendant douze semaines, ils ont dû se plier à des recommandations plus strictes afin de réduire la quantité de sel consommée chaque jour. Les taux de sel dans leur organisme ont été régulièrement mesurés.
A l’issue de ce suivi, 223 participants sont parvenus à réduire leur apport journalier de sel, passant de 10,7 à 8 grammes par jour. Chez eux, la fréquence des envies d'uriner la nuit a été réduite, de 2,3 fois par nuit à 1,4 fois. Par opposition, 98 participants ont augmenté leur consommation de sel (de 9,6 à 11 g/jour) ; ils se levaient alors plus fréquemment la nuit pour aller uriner (de 2,3 fois à 2,8 fois). Les auteurs ont aussi remarqué que les participants urinaient moins de fois la journée lorsqu’ils consommaient moins de sel.
La diminution de la fréquence des nycturies s’est accompagnée d’une amélioration de la qualité de vie globale, selon les auteurs, qui ont mesuré cette donnée par le biais d’un questionnaire.
Un trouble délétère pour la santé
Ce que l’on peut aisément imaginer. En effet, la nycturie n’est pas un trouble anodin, loin s’en faut. Il nuit fortement à la qualité du sommeil, qu’il interrompt régulièrement avec des conséquences délétères pour la santé physique et mentale. « La baisse de l'énergie diurne est à l'origine de la survenue d'épisodes dépressifs et de désordres métaboliques, et d'un accroissement indirect de la mortalité », écrit ainsi l’Association Française d’Urologie sur son site.
La nycturie est le résultat de l'un ou plusieurs des phénomènes suivants : « polyurie, polyurie nocturne, capacité vésicale réduite ou anomalie de l'activité vésicale ». La polyurie peut être due à « une hydratation trop abondante, un diabète, un traitement diurétique ; la polyurie nocturne peut être en lien avec une inversion de rythme nycthéméral, ou une insuffisance cardiaque droite », peut-on encore lire.