L ‘événement est assez rare pour être signalé. Quelques heures après la sortie des bonnes feuilles du livre du Pr Philippe Even indiquant qu’il n’y « pas de mauvais cholestérol », la Haute autorité de santé (Has) réagit avec vigueur. « Inquiéter les malades, provoquer leur défiance vis-à-vis d'un traitement utile et vis-à-vis des médecins qui prescrivent leur traitement n'est pas responsable, indique le communiqué. Faire courir le risque d'arrêter leur traitement à des malades qui en ont réellement besoin fait porter une responsabilité lourde à l'auteur de ce livre ».
La Has rappelle qu’ « après un accident cardio-vasculaire, un infarctus ou un AVC, l’intérêt des statines est indiscutable ». En prévention primaire, c’est-à-dire avant un accident, ces molécules se justifient pour les personnes à haut risque, celles qui ont cumulent facteurs de risque, diabète, Hta ou tabagisme.
Dans le cas d’une hypercholestérolémie isolée et non familiale, la prescription des statines s’avère inefficace, indique la Haute autorité, qui confirme un « recours abusif des statines en prévention primaire ». En revanche, elle recommande aux patients de ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté au préalable avec leur médecin.
Ecoutez le Pr Jean-Luc Harousseau, président de la Haute autorité de santé : « Il y a deux situations où l’intérêt des statines n’est pas remis en doute ».
Au delà de cette mise au point médicale, l’agence sanitaire redoute que la succession d’affaires qui « ont secoué le monde de la santé » entame la confiance des Français dans le système de santé.
Quelques heures avant, le syndicat de l’industrie pharmaceutique (Leem) dénonçait « l’irresponsabilité du Pr Even à l’égard des patients ». et « une mise en scène à des fins personelles. »