Face aux difficultés croissantes que rencontre la population pour accéder à un médecin de famille, l'association des généralistes du secteur Pau-Sud a décidé de se mobiliser. « La santé nous concerne tous, mobilisons nous », scande-t-elle.
L'organisation de praticiens a donc lancé il y a quelques jours une pétition sur change.org à destination de la ministre de la Santé, mais aussi de l'Agence Régionale de santé (ARS) et de la CPAM.
La réforme du médecin traitant critiquée
Ces professionnels évoquent les multiples problèmes provoqués par la réforme « médecin traitant » mise en place en 2006. Et la critique du dispositif est acerbe : il « vise avant tout une démarche de réduction des coûts en personnel pour la CPAM mais, parallèlement , la profession de médecin généraliste se trouve engluée dans des démarches administratives au détriment de sa véritable fonction, être à l'écoute et soigner les patients ».
Face à cet accroissement des tâche administratives, les jeunes médecins en stage chez le généraliste trouveraient la fonction trop contraignante du point de vu administratif et, de fait s'orientent vers d'autres spécialités. « Ce dispositif accentue la pénurie de médecins déjà mise à mal par un numerus clausus au concours trop restrictif », lâchent les pétitionnaires.
Les patients pénalisés financièrement
Et comme ces médecins sont surchargés de travail, ils ne prennent plus de nouveaux patients. Résultat, de plus en plus de personnes aujourd'hui sont pénalisées car elles ne trouvent pas de généraliste acceptant d'être leur médecin traitant.
A l'origine de la pétition, le Dr Michel Chevalier, généraliste à Ousse, explique : « En effet, si ce dernier, ne prend pas de médecin traitant, il est alors suspecté de faire du nomadisme médical, et est donc sanctionné par de mauvais remboursement », écrit-il.
Concrètement, cela donne à peine 5,90 euro de remboursé par la CPAM sur une consultation de médecine générale. Et 16,90 euros uniquement de remboursé par la CPAM sur une consultation d'accès direct de spécialité de 33 euros ( ophtalmologie ou gynécologie).
Près de 150 personnes ont déjà signé le texte sur le site change.org ou sur les affiches dans les salles d’attente, affirme le Quotidien du Médecin. A court terme, les médecins de Pau demandent un moratoire pour stopper les sanctions financières dont sont victimes les patients ne trouvant pas de médecin traitant.