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Nouveaux repères

Cholestérol : les experts ajustent leurs recommandations

Par Anne-Laure Lebrun

Vieilles de plus de 10 ans, les recommandations de la Haute autorité de santé n’étaient plus à jour. Elles menaient notamment à une prescription inadaptée de statines.

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Infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC), maladies coronariennes… A l’origine de 150 000 décès chaque année en France, les maladies cardiovasculaires sont un fléau. Elles sont la 1ère cause de mortalité chez les femmes devant les cancers, et la seconde chez les hommes. Pour autant, les médecins français sont confrontés « à des recommandations nationales trop anciennes et des recommandations internationales discordantes, ce qui peut conduire à une prescription inadaptée de statines », indique la Haute Autorité de santé qui vient, à ce titre, de revoir ses préconisations.

Test SCORE

Au sein de 3 nouvelles fiche mémo - remplaçant celles éditées en 2005 -, l’agence sanitaire guide les médecins dans l’évaluation du risque cardiovasculaire et sa prise en charge.

La HAS accompagne invite les praticiens à mieux évaluer ce risque chez les patients de 40 à 65 ans n’ayant pas été victimes d’une crise cardiaque ou un AVC. Dans le cadre de cette prévention primaire, les médecins sont invités à utiliser le test SCORE qui prend en compte le sexe, l'âge, le tabagisme, le taux de cholestérol et la pression artérielle des patients. Les experts de la HAS expliquent que ce score « est plus fiable et plus précis que la simple sommation de facteurs utilisée auparavant pour établir un risque de mortalité cardiovasculaire à 10 ans ».

Adopter un mode de vie plus sain

Une fois ce risque connu, des modifications du mode de vie doivent être « le premier élément de la prise en charge », insiste la HAS. Celles-ci comportent l’arrêt du tabac, l’adoption d’une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique. « Pour la première fois, une fiche mémo apporte aux médecins des conseils concrets pour accompagner le patient en proposant des objectifs simples et individualisés, par exemple », explique la HAS.

Avec ces nouvelles recommandations, la HAS rappelle que ces changements de comportements doivent être instaurés avant toute prise en charge médicamenteuse. De fait, il n’est pas rare que des patients à risque faible ou modéré reçoivent des statines (médicament anti-cholestérol) alors qu’en parallèle ils ne changent rien à leur mode de vie. Aussi pour traiter ces dyslipidémies, la HAS demande aux médecins de s’assurer que ces patients aient suivi pendant au moins 3 mois ces nouvelles règles de vie. En cas d’échec, un traitement par statine peut être envisagé.

Elle précise également que ces médicaments ne peuvent être prescrits en première intention, et en complément des modification du mode de vie, qu'à des patients qui présentent un risque cardiovasculaire élevé, ou très élevé. Elle rappelle que la simvastatine et l'atorvastatine doivent être utilisées en priorité. En cas d’intolérance, une autre statine peut être prescrite.