Aller chez le dentiste coûtera moins cher à partir du 1er janvier 2018. Le ministère de la Santé vient de publier un arrêté au Journal officiel entérinant l’arbitrage organisant les rapports entre les chirurgiens-dentistes et l'Assurance maladie.
Ce texte met en place les nouveaux tarifs de consultations des chirurgiens-dentistes sur tout le territoire métropolitain et des Outre-mer, ainsi que les prix limites de facturation applicables aux patients pour des prothèses ou des couronnes. Ces mesures sont censées promouvoir la prévention bucco-dentaire et réduire le reste à charge des patients, explique le ministère.
Pour laisser le temps aux dentistes de s’adapter, les tarifs limites seronnt fixés progressivement sur 4 ans. Ceux-ci entreront en vigueur au 1er janvier de chaque année jusqu’en 2021.
Par exemple, pour une couronne tout céramique, le tarif passera de 590 euros à 550 euros entre 2018 et 2021, excepté dans les départements 75, 78, 91, 92, en Guyane, en Martinique, et en Guadeloupe où les tarifs diminueront de 700 à 610 euros.
En parallèle, la base de remboursement des couronnes, actes prothétiques les plus courants, augmentera de 107,5 euros à 120 euros en 2019.
Des consultations revues à la hausse
En contrepartie de cette tarification, l’arbitrage prévoit des revalorisations de certains actes tels que le détartrage ou le traitement d’une carie. Des dispositions sont également prises pour améliorer le suivi des patients à risques. Il s’agit notamment des patients diabétiques pour lesquels les dentistes toucheront 35 euros de l’Assurance maladie pour un bilan parodontal.
De même, pour faciliter l’accès aux soins des patients atteints de handicap mental sévère, les chirurgiens-dentistes verront leur prise en charge s’améliorer. Si les patients doivent être sédatés pour être soignés, les dentistes toucheront 90 euros, sinon ils recevront 60 euros. D’après Marisol Touraine, ministre de la Santé, ces mesures s’élèvent à 273 millions d’euros, soit un gain moyen de 7 600 euros pour un chirurgien libéral d’ici 2021.
Des syndicalistes en colère
Un discours qui n’a pas convaincu la profession. Pour elle, ces nouveaux tarifs sont une « déclaration de guerre ». Les dentistes regrettent notamment que ces tarifs soient inférieurs à ceux proposés par l’Assurance maladie qu’ils avaient pourtant rejetés en bloc fin janvier.
Vent debout contre l’arbitrage, les syndicats de dentistes ont décidé de ne rien lâcher. La présidente de la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires (CNSD), Catherine Mojaïsky, a ainsi déclaré sur Twitter qu’elle lançait des recours juridiques contre cet arbitrage. Des actions seront également menées « auprès des politiques pour que le futur gouvernement revienne sur ces dispositions et la mobilisation par étape de la profession ». « L’objectif est de mettre à bas ce règlement et d’y substituer un autre texte sans épée de Damoclès, ni mépris gouvernemental », explique le syndicat, tout en précisant que « ces actions ne sont pas contre nos patients mais le juste moyen de se faire entendre et de faire connaître au plus grand nombre le travail quotidien des chirurgiens-dentistes au profit de la santé bucco-dentaire de nos concitoyens ».