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Hôpital de jour : le ministère accuse la FHF de proférer des "contrevérités"

Par Stéphany Gardier

Ces dernières semaines, nous avons dû nous familiariser avec les nouveaux concepts de « faits alternatifs » et de « post-vérités ». Ce lundi, le ministère de la Santé fait plus simple, et accuse tout bonnement la Fédération hospitalière de France de véhiculer des « contrevérités ». En cause, un communiqué de la FHF, publié ce 2 avril, et qui alerte sur une décision ministérielle qui pourrait conduire à la disparition de l’hospitalisation de jour.

Le ministère jouerait-il contre son camp ? C’est ce que l’on pourrait se demander à la lecture des tweets alarmants postés ce lundi par la FHF. Célia Quilleret, journaliste à France Info, raconte la « colère » des directeurs d’hôpitaux publics qui ont hier convoqué la presse en urgence. En cause, une notice technique, publiée le 30 mars dernier, et fixant les conditions de facturation de l’hospitalisation de jour. Or, ces nouvelles conditions sont telles que « les hôpitaux n'auront plus intérêt à prendre les patients en ambulatoire et seront tentés de garder les patients plus longtemps », dénonce la FHF à France Info.

Cependant, réduire les nuits passées à l’hôpital, et favoriser l’hospitalisation de jour, le fameux « virage ambulatoire », est un objectif poursuivi depuis de nombreuses années. A la clé, des économies substantielles pour l’Assurance maladie. Mais aussi, un meilleur confort pour les patients. En effet, de nombreuses expérimentations ont montré que pour certaines interventions ou certains soins, arriver le matin et dormir chez soi le soir est bien moins stressant et offre la même sécurité.

 

La Fédération souligne dans son communiqué s’être inquiétée dès le 27 mars d’une modification de la tarification actuelle. Selon elle, les remontées de terrain illustrent les « effets absolument catastrophiques de ce nouveau régime tarifaire, qui conduit, en pratique, à une véritable condamnation d’activités pourtant indispensables à la prise en charge de nombreux patients ». Au total, la FHF estime que cette mesure aboutirait à délester les hôpitaux publics de 500 millions d’euros.

Un calcul que le ministère balaie d’un revers de manche. « Le chiffre de 500 millions d’euros d’économies évoqué par la FHF est fantaisiste et repose sur des interprétations erronées », tranche le ministère dans un communiqué. Selon lui, cette mesure permettra au contraire aux hôpitaux de mieux facturer des actes jusqu’ici mal rémunérés.

Hospitaliers et ministère doivent se retrouver ce mercredi pour reprendre les discussions… qui semblent cependant mal engagées. La FHF appelle toujours au retrait de cette mesure et a même lancé un hashtag sur twitter : #sauvonslesHDJ !