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Bulletin épidémiologique hebdomadaire

Leptospirose : le nombre de cas a doublé dans l'Hexagone

Par Olivier Giacotto

L'incidence de la leptospirose a augmenté en France pour arriver, en 2014-2015, à un niveau qu'elle n'avait pas atteint depuis 1920. 

tashatuvango/epictura

ll y a un an, le Centre national de référence de la leptospirose (Institut Pasteur, Paris) rapportait deux cas de cette maladie zoonotique parmi les détenus de la prison de Fresnes (Val-de-Marne).

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) rappelle ce mardi que cette information avait été largement reprise par la presse nationale, mais surtout amplifiée par le débat sur les conditions matérielles de détention.

Cette exposition inédite avait donné la vedette à « la maladie des rats » qui doit ce surnom au fait que ses principaux réservoirs sont les rongeurs. Mais depuis, la leptospirose est retombée dans les oubliettes des pathologies bactériennes.

 

Un problème de santé publique mondial 

Pourtant, elle est « incontestablement un problème de santé publique d’importance internationale », soulignent les épidémiologistes de Santé publique France. Ils estiment que cette infection pourrait être à l’origine de 1 million de cas par an, dont 60 000 décès. Il s'agit d'une mortalité quatre fois supérieure à celle de la dengue. Et la France aussi est touchée. 

Comme la leptospirose est une zoonose cosmopolite, le climat chaud et humide de certains de nos départements situés dans la zone intertropicale lui est particulièrement propice.

Dans les départements et collectivités d'Outre-mer, les conditions climatiques sont en effet propices au maintien dans l'environnement de la bactérie responsable de la maladie. Et la majorité des cas survient pendant la saison des pluies. Résultat, le BEH enregistre une moyenne de 700 cas dans les DOM. Mais le risque s'accroît surtout en métropole. 

Une incidence record en métropole 

En France métropolitaine, pendant les années 2014-2015, un doublement du nombre de cas a été constaté par rapport aux années précédentes, avec plus de 600 cas.
Cette incidence (nouveaux cas) est « la plus élevée observée depuis 1920 » (1 cas pour 100 000 habitants/an) et est « deux fois plus élevée qu'en 2011 », d'après le dernier bulletin de l'agence sanitaire.

La maladie touche en particulier certaines professions exposées (agriculteurs, éleveurs, égoutiers...) ainsi que les adeptes de loisirs en plein air, notamment aquatiques (pêche, baignade, kayaking, rafting, canyoning). La contamination se fait par contact avec les eaux douces souillées par les urines d'animaux infectés. 

Des symptômes proches de ceux la grippe

Cette maladie bactérienne est transmise par les animaux, via leurs urines, en particulier les rats, mais peut l'être également par des animaux sauvages ou domestiques. En France, la leptospirose n'est plus à déclaration obligatoire depuis 1986, mais reste sous surveillance. Il existe un vaccin contre le type de la bactérie le plus fréquemment impliqué pour les professionnels (égoutiers, vétérinaires).

Pour ces derniers, il semble important de rappeler que la maladie se manifeste dans la majorité des cas par des symptômes proches de ceux la grippe. Mais elle peut conduire dans certains cas à une insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20 % des cas. Les formes les plus graves peuvent aussi entraîner des hémorragies ou une jaunisse.