Les overdoses continuent de s’accumuler en Amérique du Nord. Après les Etats-Unis, le Canada est à son tour confronté à une « épidémie » d’intoxications, souvent mortelles. En cause, un médicament, le Fentanyl, un puissant opioïde. Le site Les Observateurs, cité par BFMTV, n’hésite pas à parler de crise sanitaire. Le Canada aurait d’ailleurs débloqué près de 50 millions de dollars pour endiguer le phénomène.
A base d’opium, ou d’équivalents synthétiques, les opioïdes ont été largement prescrits aux Etats-Unis à partir des années 1970. Une pratique qui a rendu de nombreux patients « accro » à leurs médicaments. L’accoutumance est rapide, et il faut utiliser toujours plus de substance pour être soulagé. Une dépendance qui toucherait plus de 2 millions d’Américains, selon le National Institute on Drug Abuse.
Pour sortir de cet engrenage mortifère, les Etats-Unis tentent aujourd’hui de mieux contrôler les prescriptions. Mais, contrairement à la France, il existe peu de programmes d’aide au sevrage utilisant des produits de substitution (la méthadone, par exemple) dans le pays. Cela implique donc que beaucoup de patients dépendants n’ont plus accès à leurs médicaments et se tournent vers le marché noir pour se procurer des opioïdes… voire de l’héroïne, parfois moins chère ! A cela s’ajoutent des personnes consommatrices d’autres drogues, qui se tournent vers ces produits très puissants. D’autres encore en consomment à leur insu : 90 % des drogues de rue testées à Victoria, capitale de la Colombie Britannique, contiendraient du Fentanyl, selon Radio Canada.
Si le Fentanyl fait des ravages, c’est justement parce qu’il est très « efficace » : 100 fois plus puissant que la morphine, souligne BFMTV. Mais la molécule, souvent présentée comme la « nouvelle » drogue à la mode, ne date pas d’hier. Elle a été synthétisée pour la première fois dans les années 1950 ! Mais elle est effectivement devenue le produit phare des dealers canadiens et américains.
En France, la prescription de la molécule est réservée à des usages restreints, et si les détournements d’opioïdes montrent une légère tendance à l’augmentation, les cas d’overdoses restent heureusement limités.