Le 11 février, c’était la journée européenne de l’épilepsie. Bonne nouvelle, de moins en moins d’enfants sont touchés par cette maladie.
Oui, les chiffres sont spectaculaires. Selon une étude britannique sur plus de 300 000 personnes, le nombre d’enfants épileptiques n’a cessé de chuter au cours des 20 dernières années. Concrètement, il y avait un tiers d’épileptiques en moins parmi les enfants nés au milieu des années 2000 comparés à ceux nés dix ans plus tôt.
Et comment peut-on expliquer une telle amélioration de la situation ?
Premièrement, on enregistre moins de cas de méningites chez les enfants, et ce grâce au développement de la vaccination. Or, la méningite peut déclencher une épilepsie. Deuxième hypothèse : le nombre de traumatismes crâniens, qui est aussi une des causes de l’épilepsie, a également baissé.
Mais a-t-on a aussi progressé dans la prise en charge de l’épilepsie ?
Oui, on fait aujourd’hui beaucoup moins d’erreurs de diagnostic. Et puis, on sait que chez les enfants, l'épilepsie disparaît à l'adolescence dans six cas sur 10, lorsque les circuits neuronaux ont fini leur développement. Pourtant, la vie des enfants épileptiques n’est pas rose. En fait, à cause de la peur des crises, ils sont souvent surprotégés, et on leur interdit à tort beaucoup d’activités.
Et pour les adultes, est-ce que l’on a aussi fait des progrès ?
Oui, mais sur les quelque 500 000 personnes qui souffrent d’épilepsie, il y en a quand même environ 100 000 qui continuent à faire des crises malgré la prise de médicament. Il faut dire que dans la moitié des cas, les causes de l’épilepsie restent mystérieuses. C’est pourquoi des efforts de recherche sont nécessaires.
Notamment pour mieux savoir comment prévenir les crises ?
C’est vrai qu’elles sont assez imprévisibles. Elles peuvent être liées à la fatigue, aux stress physique et/ou psychique, à des excitants (alcool, tabac, etc), ainsi qu'à certains bruits ou encore à un éclairage particulier qui clignote. Lors d'une crise, il faut savoir que le patient n'avale jamais sa langue, il est donc inutile d'essayer de la retenir. Mais l’épilepsie ne se résume pas aux convulsions très spectaculaires. Certains malades présentent des troubles du comportement au cours des crises, ce qui fait que l'épilepsie est souvent associée, à tort, à une maladie mentale.