Les auditions sont achevées ; place au rapport. Après quatre mois de discussions et de commission, le Parlement émet des recommandations pour mieux prendre en charge les troubles psychiatriques des enfants et adolescents. En tout, 52 propositions sont formulées afin que le repérage précoce s’accompagne d’un meilleur traitement de ces troubles.
« La nécessité d'agir le plus en amont possible avec les instruments adaptés s'impose d'autant plus que, s'ils sont pris suffisamment tôt, certains troubles peuvent disparaître et l'enfant ou l'adolescent guérir », souligne ce rapport, coordonné par Michel Amiel, sénateur des Bouches-du-Rhône (DVG) et médecin de formation.
Un million de jeunes
Les auteurs du rapport préconisent ainsi de faire passer à chaque étudiant une visite médicale lors de son entrée dans l'enseignement supérieur, pour faire un bilan de son état de santé, tant physique et psychique, et l'informer de l'accompagnement dont il peut bénéficier.
Les rapporteurs recommandent également de « soutenir la recherche en épidémiologie » pour mieux connaître la population des mineurs touchés par des troubles psychiatriques.
La fréquence de ces troubles chez les jeunes français ne semble pas augmenter, mais les progrès du diagnostic et l' « essor de certaines affections » créent de nouveaux besoins de soins, explique le rapport.
Selon un précédent rapport publié en novembre 2016, près d'un million de jeunes par an font appel à la pédopsychiatrie, tant à l'hôpital public que dans des structures associatives et privées. La majorité des pathologies concerne des difficultés de langage, des troubles du sommeil et de l'alimentation, de l'autisme, de la dépression ou de l'addiction.
Selon ce rapport, il faudrait aussi améliorer l'information des familles et mieux diffuser les « outils de repérage » auprès des psychologues et infirmiers scolaires et des services de protection maternelle et infantile.
Rouvrir des lits
Il recommande aussi de « poursuivre le mouvement de réouverture de lits hospitaliers en psychiatrie infanto-juvénile » et d' « accroître les capacités d'ouverture des centres médico- psychologiques » ainsi que leur capacité à recevoir en urgence, notamment pour réduire les délais d'obtention des rendez-vous.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 50 % des pathologies psychiatriques de l'adulte apparaissent avant l'âge de seize ans.