Pour se conformer à une directive européenne, Marisol Touraine a légalisé en décembre dernier la vente en ligne des médicaments délivrés sans ordonnance. Une libéralisation qui a pour but de répondre à l’explosion des marchés parallèles et des contrefaçons.
50% des médicaments vendus sur Internet seraient des faux, selon le syndicat des laboratoires pharmaceutiques (LEEM). S’appuyant sur des donnés de l’Organisation mondiale de la santé, il révèle que, pour la seule année de 2012, plus de 27 millions de médicaments contrefaits auraient été saisis, contre 3 millions en 2011. Un rapport d’autant plus inquiétant que, d’après la National association of boards of pharmacy, 96% des pharmacies en ligne seraient illégales.
Jeudi dernier, le Conseil d’Etat a donné raison à un pharmacien de Caen qui contestait la décision du gouvernement de limiter à 455 spécialités seulement la vente en ligne. La décision de cette instance autorise le commerce sur le web des 3500 médicaments qui peuvent être délivrés sans ordonnance.
Mais ce commerce électronique n’est pas ouvert à tous. Selon les textes, c’est une extension d’une pharmacie physique. Cette disposition empêche, par exemple, la grande distribution d’investir ce marché. Les pharmaciens doivent obtenir l’autorisation des Agences régionales de santé (ARS) et faire une déclaration à l’Ordre des pharmaciens. Les médicaments délivrés en ligne doivent l’être sous le contrôle effectif d’un pharmacien et partir du stock de la pharmacie.