Un paracétamol et un gramme d’herbe, s’il vous plaît ! En Uruguay, dès le mois de juillet, les officines vont remplir un nouveau rôle : distribuer du cannabis. Le pays s’apprête en effet à devenir la première nation au monde à vendre en pharmacie du cannabis produit sous contrôle de l’Etat, pour un usage récréatif.
Les autorités ont ainsi précisé les modalités de la délivrance de cannabis qui commencera « dans les deux premières semaines de juillet ». Le 2 mai, un registre des usagers sera mis en place, sur lequel les Uruguayens et les étrangers titulaires d’une carte de résident permanent pourront s’inscrire, s’ils souhaitent en acheter par ce biais.
1,30 dollar le gramme
La marijuana sera commercialisée au prix d’1,30 dollar le gramme, avec un achat hebdomadaire maximal limité à dix grammes par consommateur. Le tarif doit permettre de rémunérer les entreprises privées sélectionnées par l’Etat pour produire la drogue ainsi que les pharmacies.
L’Etat, quant à lui, récupèrera une partie des recettes pour financer « essentiellement des politiques de prévention », a expliqué le secrétaire général du Conseil national des drogues, lors d’une conférence de presse ce jeudi.
3 accès au cannabis
L’Uruguay a adopté en décembre 2013 une loi autorisant trois modes d’accès au cannabis : la culture à domicile pour la consommation personnelle, l’appartenance à un « club cannabique » pour planter de l’herbe en coopérative, et l’achat de marijuana en pharmacie.
Les deux premiers volets ont déjà été mis en pratique mais celui de la vente en pharmacies, qui suscitait notamment de nombreuses réticences chez ces dernières, a été plusieurs fois repoussé. Cette loi unique au monde, qui avait suscité un fort intérêt médiatique international à son approbation, vise notamment à lutter contre le narcotrafic tout en garantissant un accès sécurisé et de qualité à cette drogue douce.