Vous ne voulez pas d’un chat ou d’un chien parce qu’il va mettre des poils partout à la maison ? Réfléchissez-y à deux fois car cela pourrait être bénéfique pour vos enfants. Une étude parue dans Microbiome révèle qu’être exposé à des animaux tôt dans la vie réduit les risques de développer des allergies et une obésité. Cette protection serait liée à la présence de deux microbes particuliers dans l’intestin, expliquent les chercheurs de l’université de l’Alberta (Etats-Unis).
Lors de travaux précédents, l’équipe américaine a montré que les enfants exposés à des poussières et des bactéries présentes dans la fourrure et les pattes de chiens ont des taux d’asthme plus faibles que les autres enfants n’ayant pas cette compagnie à la maison. Ils avaient alors expliqué que cet environnement favorisait le développement d’une immunité précoce.
Mais les chercheurs ne savaient pas si cette protection était liée à une exposition directe de l’enfant à ces micro-organismes ou indirecte via les parents. Pour le savoir, l’équipe du Dr Anita Kozyrskyj a étudié près de 750 paires mère-enfant. Les participantes ont été recrutées lors de leur grossesse entre 2009 et 2012, et ont été suivis jusqu’au 3ème mois de l’enfant.
De nombreux bénéfices pour les enfants
L’analyse des selles des nourrissons révèle chez les enfants ayant un animal, l’abondance de 2 bactéries intestinales - Ruminococcus et Oscillospira – connues pour réduire, respectivement, le risque d’allergies et d’obésité. « La présence de ces bactéries est multipliée par deux lorsqu’il y a un animal dans la maison, a précisé le Dr Kozyrskyj, ajoutant que cette exposition affecte le microbiote des enfants à la fois directement et indirectement. En effet, les enfants exposés uniquement à des animaux dans le ventre de leur mère possédaient ces deux bactéries. Et les enfants ayant des animaux seulement depuis leur naissance ont aussi développé ce microbiote. « Il existe clairement une période durant laquelle l’immunité et la flore intestinale se développent, a noté la chercheuse.
L’étude précise également que ces deux bactéries colonisent les intestins des enfants qu’ils soient nés par césarienne, qu’ils aient été traités par antibiotique ou qu’ils n’aient pas été nourris au sein. Plus surprenant, ces travaux suggèrent que le risque de transmission du streptocoque B - bactérie responsable de pneumonie chez l’enfant et évitable si la mère prend des antibiotiques au cours de la grossesse – est réduit si les femmes enceintes ont des animaux.
Bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour comprendre le rôle précis de ces différentes bactéries, le Dr Kozyrskyj estime que les laboratoires pharmaceutiques pourraient très vite tenter de créer des médicaments contenant les bactéries Ruminococcus et Oscillospira afin de prévenir les allergies et l’obésité chez les enfants.