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Ondes lentes

Sommeil : pourquoi les seniors n'arrivent plus à fermer l'oeil

Par Anne-Laure Lebrun

En vieillissant, le cerveau ne produit plus les ondes lentes favorisant l'entrée dans le sommeil profond, ce qui induit sommeil plus léger et une mémoire moins vive.

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Le sommeil profond agit comme la fontaine de jouvence pour notre cerveau. Dans Neuron, des chercheurs de l'université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) affirment que sombrer dans les bras de Morphée allonge l’espérance de vie en bonne santé.

Seul bémol : en vieillissant les réveils nocturnes pour une virée toilettes, et l’apparition de troubles du sommeil perturbe ces nuits salvatrices. Ne pouvant plonger dans un sommeil profond, les seniors sont plus à risques de pertes de mémoire et de désordres mentaux et physiques. « Quasiment toutes les maladies qui nous tuent à la fin de notre vie entraîne un manque de sommeil », relève Matthew Walker, professeur de psychologie et de neurosciences à Berkeley. En effet, la maladie d’Alzheimer, les pathologies cardiovasculaires, l’obésité ou encore le diabète entretiennent un lien étroit avec la privation de sommeil.


Un sommeil profond qui s'éloigne

Une détérioration du sommeil qui touche aussi bien la quantité de sommeil que les différents cycles de ce dernier. A partir de 30 ans, le sommeil léger prend le pas sur le sommeil profond. Et selon les études analysées par l’équipe du Pr Walker, cette perturbation est liée à la destruction progressive de la région cérébrale responsable de la production des ondes lentes.

Au cours de la jeunesse, ces ondes et les fuseaux de sommeil (signe d’un sommeil de bonne qualité) favorisent le passage de l’information de l’hippocampe au cortex préfrontal afin de consolider la mémoire et stocker ces souvenirs. « Malheureusement, ces deux types d’ondes diminuent considérablement en vieillissant, et nous découvrons maintenant que ce déclin est lié aux déclin cognitif », indique Joseph Winer, l’un des auteurs de l’étude.

Ne pas céder aux somnifères

En outre, les chercheurs ont mis en évidence un autre trouble apparaissant au fil des ans : l’incapacité de réguler les substances neurochimiques impliquées dans le cycle de veille/sommeil. C’est notamment cette déficience qui explique pourquoi les personnes âgées sont somnolentes dans la journée mais restent éveillées la nuit.

« Nous ne sommes pas tous égaux face à ces troubles du sommeil. Alors que certaines personnes vont très bien vieillir, d’autres vont être confrontées à des troubles comme ceux du sommeil, souligne Bryce Mander, un des auteurs, qui ajoute que le laboratoire du Pr Walker tente de comprendre ces inégalités.

En attendant, les chercheurs conseillent à ces seniors ne trouvant pas le sommeil de ne pas se tourner vers les somnifères. « Ne vous méprenez pas en pensant que la sédation est une vraie nuit de sommeil car ça ne l’est pas. Nous avons besoin de trouver de meilleurs traitements pour restaurer un sommeil de qualité chez les personnes âgées », assure le responsable des travaux.