Les acides gras trans, le consommateur les connaît bien. Ce sont eux qui donnent leur texture fondante aux pâtes à tartiner, leur craquant aux chips et leur texture aux pâtisseries. Doux pour la langue, oui, mais moins pour le cœur. La ville de New-York (Etats-Unis) l’a bien compris. Depuis 2006, ces acides gras n’ont plus droit de cité dans les restaurants.
Les répercussions sont positives, d’après une étude parue dans le JAMA Cardiology. Depuis cette interdiction, le nombre d’infarctus et autres incidents cardiovasculaires a chuté dans la métropole.
6 % d’hospitalisations en moins
Les auteurs de ces travaux, de l’université de Yale (Etats-Unis), ont rassemblé une masse considérable de données. En 2006, plus de 8 millions d’adultes vivaient dans la zone où allait être appliquée l’interdiction des acides gras trans dans les commerces de bouche. La santé de ces habitants a été comparée à celles de 3,3 millions de personnes vivant dans une zone d’influence sans pour autant être sous le coup d’une telle limitation.
Vivre dans une ville où les acides gras trans sont réduits semble bel et bien efficace. Au bout de 3 ans, la restriction a permis un recul de 6 % des incidents cardiovasculaires dans leur ensemble. L’impact est particulièrement marqué dans le cas de l’infarctus du myocarde. Les hospitalisations sur ce motif sont 8 % moins nombreuses en 2009. « C’est un déclin plutôt conséquent », se félicite Eric Brandt, premier auteur de l’étude.
L’industrie exclue
Il faut dire que les dégâts des acides gras trans sur le système cardiovasculaire sont bien connus. Ce produit, issu d’un procédé industriel destiné à changer la texture des matières grasses, favorise l’augmentation du cholestérol LDL, des triglycérides et de plusieurs marqueurs d’inflammations. Autant de paramètre qui favorisent l’apparition de maladies cardiovasculaires et – à terme – la survenue d’un AVC ou d’un infarctus.
S’il est difficile d’échapper à ces graisses en supermarché, les autorités sanitaires ont choisi de les limiter en restaurant et autres fast food. Car une seule portion peut dépasser allègrement les doses recommandées par les autorités sanitaires. L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) recommande de ne pas excéder 2 grammes par jour. A elles seules, les pâtisseries « Cinnabon delights » de Taco Bell atteignent cette quantité. Malgré tout, un progrès a été constaté depuis 2006. De quoi justifier la décision de la FDA, qui prévoit de renforcer les règles dès 2018.