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Réformer les pratiques

Grippe aviaire : les éleveurs signent un pacte de biosécurité

Par Anne-Laure Lebrun

Les organisations agricoles ont signé un pacte pour améliorer la biosécurité de la filière foie gras et prévenir une nouvelle épidémie de grippe aviaire.

Goodluz/epictura
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Plus jamais ça. Frappés par une deuxième épidémie de grippe aviaire, les éleveurs de canards se mobilisent pour éviter un nouvel épisode. La filière foie gras a accepté de signer un pacte avec le ministère de l’Agriculture pour relancer la production sur des bases saines.

Il faut dire que cette épizootie a été désastreuse pour ce secteur. L’apparition du virus H5N8 en novembre 2016 dans des élevages du Sud Ouest a entraîné l’abattage préventif de 4 millions de volailles. Et pour limiter la propagation de ce virus hautement pathogène pour les palmipèdes, les élevages de 1 134 communes sont soumis à un vide sanitaire jusqu’au 28 mai prochain. Selon le dernier décompte du ministère, 485 foyers avaient été signalés à la fin mars.

Las de ces mesures drastiques et de voir sa production s’écrouler – les éleveurs ont perdu 40 % de leur chiffre d’affaires -, l’ensemble de la profession s’est engagée à renforcer la biosécurité de la filière. Discuté depuis plusieurs mois, ce pacte a été signé par 32 organisations, dont l’ensemble des organisations professionnelles agricoles, s’est félicité le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.

 

Mieux protéger les élevages

Ce texte fixe comme objectif l’amélioration de la détection de la maladie et la réactivité collective en cas de nouvelle crise afin de juguler beaucoup plus rapidement les flambées épidémiques. Les études menées par l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation et de l’environnement (Anses) ont montré que le transport des animaux jouait un rôle important dans la dissémination du virus H5N8. Le pacte prévoit donc la sécurisation du maillon production mais aussi celui des transports, ainsi qu’un renforcement de l’application des règles de biosécurité de la part de tous les intervenants.

Des audits devraient être lancés très rapidement pour s’assurer que ces mesures ont été mises en place sur le terrain. Des formations seront également dispensées pour apprendre aux éleveurs à protéger leurs élevages.

Néanmoins, le risque de grippe aviaire ne peut pas être totalement écarté. Le virus H5N8 est arrivé en France par l’intermédiaire d’oiseaux sauvages en pleine migration. Pour limiter les risques de contamination, « il faut rendre les points d’eau et d’alimentation moins attractifs pour la faune sauvage », explique Bruno Ferreira, chef du Service des actions sanitaires en production primaire à la Direction générale de l'alimentation sur le site internet du ministère. « Au moment des migrations, nous proposons un confinement ou une adaptation du parcours pour ne pas attirer les oiseaux sauvages », ajoute-t-il.