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Les viticulteurs victimes des pesticides

L'association Générations Futures publie une enquête inquiétante sur l'exposition aux pesticides des salariés viticoles et riverains des vignes.

Les viticulteurs victimes des pesticides GILE MICHEL/SIPA




Le salon international de l’Agriculture ouvre ses portes ce vendredi 23 février à Paris. Pour Générations Futures, une association qui informe sur les risques liés aux pesticides, cet évènement est une occasion d'alerter une fois de plus les pouvoirs publics sur les dangers de ces substances nuisibles pour l'homme. Pour preuve, l'association et  Marie-Lys Bibeyran, une salariée agricole, publient une enquête inédite sur l'exposition aux pesticides des salariés viticoles, qui ne pulvérisent pas les pesticides, mais travaillent dans les vignes. Même si l'étude porte sur un faible nombre de personnes, les résulats donnent une tendance inquiétante.

Entre mi-octobre et mi-novembre 2012, les auteurs de l'enquête ont fait analyser les mèches de cheveux de 25 personnes (15 salariés viticoles du bordelais, 10 non-salariés viticoles dont 5 riverains des vignes du bordelais et 5 « témoins » vivants loin des vignes) afin de mettre en lumière la présence ou non de résidus de pesticides viticoles. Les résultats montrent que l'on trouve 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6). De plus, 4 des 15 salariés viticoles présentaient 10 pesticides différents.

En outre, les risques liés aux pesticides n'affecteraient pas uniquement les salariés viticoles. Les riverains des vignes seraient également touchés. En effet, les chercheurs ont retrouvé 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitant près des vignes que ceux résidant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds).

Pour alerter les pouvoirs publics sur les risques encourus par ces populations, l'association rappelle que « plus de 45% des  molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA » et que « plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE) ». 

Ces résultats montrent « clairement que l’exposition des travailleurs agricoles à des pesticides dangereux est importante, même si ceux-ci n'ont pas manipulé les produits  », indique Générations Future. François Veillerette, porte-parole de l'association, rappelle que ce rapport montrerait également « que le simple fait de vivre à proximité de zones cultivées, à moins de 250 mètres augmente votre exposition". D'après Marie-Lys Bibeyran qui a participé a l'enquête « il est indispensable de reconnaître le scandale sanitaire des pesticides en France, on ne peut plus être  à la fois malade et être ignoré en tant que victime, c’est une double peine inacceptable. Il faut interdire les pesticides sur lesquels planent les soupçons de cancérogénicité et sans délai d’écoulement des stocks », conclut-elle.

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