Les internes entrent en grève. Le principal syndicat d'internes en médecine appelle à un mouvement national de grève ce mardi pour protester contre la réforme du troisième cycle des études médicales, censée s'appliquer en novembre prochain. Ces médecins en devenir réclament notamment l'allongement du temps de formation pour certaines spécialités dans le cadre de cette réforme.
L’Intersyndicat national des internes (Isni) dénonce ainsi « une réforme bâclée » ; il a déposé un préavis de grève illimité à partir du 18 avril et a été rejoint par le Synmad, syndicat des médecins hépato-gastroentérologues.
Soutien des "seniors"
A l'hôpital, internes grévistes et « seniors » se sont « organisés » pour garantir la continuité des soins, a précisé l'Isni à l’AFP. Les internes ont le soutien du premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF et des présidents des CNU (Conseil national d'université) et de collèges de cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie.
Depuis plusieurs années, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur travaillent à la réforme du troisième cycle des études médicales, c'est-à-dire de l'internat, qui débute en fin de sixième année et dure de trois à cinq ans selon les spécialités, en concertation avec l'ensemble du secteur.
Problème : cette réforme très attendue, qui ne s'appliquera qu'aux prochains internes, maintient un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni et ses soutiens en réclament cinq.
Garanties
Or, la réforme pourrait même entraîner une réduction du temps de formation, selon l’Isni. Elle prévoit l'instauration d'un « statut d'assistant de 3e cycle » en quatrième année, alors que les postes d'assistants sont actuellement réservés aux praticiens qui ont terminé leur internat, explique le syndicat.
De son côté, le ministère de la Santé assure que la durée de formation n'est pas réduite et sera désormais « révisable annuellement ». Mais tout « allongement nécessite que l'on s'assure des capacités de formation », prévient-il.
Les internes sont invités à se rassembler mardi à 16h devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Paris pour contester l'arrêté qui doit être présenté au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser). En province, des rassemblements sont également prévus en matinée dans les halls des CHU.
L'Isni réclame également des garanties concernant la rémunération ou le nombre de terrains de stage à disposition des apprentis médecins.