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Sondage Ifop

Opinions politiques et vie sexuelle sont intimement liées

Par Anne-Laure Lebrun

Selon un sondage Ifop, les partisans des partis d'extrême gauche et d'extrême droite seraient plus prompts à s'écarter des normes sexuelles dominantes. 

vverve/epictura

Dis moi avec qui tu vis, je te dirais pour qui tu votes. A quelques jours du premier tour des présidentielles 2017, un sondage Ifop se penche sur l’influence des opinions politiques sur la vie de couple et sexuelle des Français. Commandé par le réseau social libertin Wyylde, cette enquête nous apprend que les Français ne sont pas sectaires. Si près de la moitié a eu une majorité de partenaires sexuels du même bord politique, 80 % admettent avoir eu au moins un partenaire ne partageant pas leurs idées politiques. En revanche, il y a une limite infranchissable : plus de 6 Français sur 10 refuseraient de se mettre en couple avec un électeur ou électrice d’extrême droite.

Homogamie politique

Cette enquête d’opinion réalisée auprès de 4 000 personnes de plus de 18 ans confirme l’adage « qui se ressemble s’assemble ». En effet, trois-quarts des personnes en couple se disent du même bord politique que leur conjoint, et seulement 9 % des sondés avouent ignorer l’orientation politique de leur moitié. Cette homogamie politique se traduit bien souvent par un vote identique. Malgré une certaine indécision ambiante, 84 % des personnes interrogées déclarent qu’elles vont voter pour le même candidat que leur conjoint à l’élection présidentielle.

Une convergence qui n’est pas le fruit d’une union ou des années de vie commune. Il semble plutôt être un point commun préexistant. Pour 85 % des sondés en couple, les partenaires partageaient déjà les mêmes positions politiques avant de se mettre en couple. Seulement 7 % se sont rapprochés du point de vue de leur concubin.

 

 

Vote extrême, vie sexuelle débridée

Plus intrigant, ce sondage suggère que les Français défendant des idées "libertaires ou radicales" sur le plan politique sont plus prompts à s’écarter des normes sexuelles dominantes. On apprend par exemple que la fessée est plus souvent donnée ou reçue par des électeurs d’extrême gauche (47 %) et d’extrême droite (39 %) que par les électeurs de droite (26 %). De même, dans des proportions similaires, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou ou Marine Le Pen sont plus attirés par les jeux érotiques de soumission ou de domination que les autres partis politiques.

En outre, on apprend que les partisans de ces deux bords protestataires sont les plus prompts à tester des pratiques sexuelles issues de la pornographie. Par exemple, ils sont les plus friands de la bifle ou de l’éjaculation faciale. Le sondage note toutefois que les électrices du Front national sont celles expérimentent le plus ces deux pratiques (respectivement 23 et 33 %).

Enfin, cette enquête permet d’évaluer les affinités politiques de la communauté LGBT. Du côté des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, le votants se disent plus proches des idées d’ En Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron. Mais dans le même temps, plus d’un électeur sur 10 rejoindrait les positions de la France Insoumise et du Front National. Chez les femmes, l’expérience de l’homosexualité s’observe avant tout chez les partisans de Jean-Luc Mélenchon. Et là encore, les votes iront surtout pour les deux extrêmes.