Faites ce que je dis, pas ce que je fais. En matière de prévention, les Français sont beaux parleurs. Mais ils appliquent peu les préceptes qu’ils vantent. C’est ce que montre un sondage Ipsos réalisé pour l’association Croc and Move (1). Dans l’esprit, les sondés restent tout de même attachés au concept de prévention, et souhaitent que ces secteur prenne plus de place dans leur quotidien.
Plus de 9 Français sur 10 l’affirment : une prise de conscience collective est nécessaire sur la prévention. Une opinion d’autant plus justifiée que cela peut permettre d’éradiquer certaines maladies. Mais dans ce domaine, les sondés pèchent probablement par excès d’optimisme. Les trois quarts d’entre eux pensent qu’il est « facile et rapide » de développer les bons réflexes. Or, leurs réponses le montrent bien, les bonnes attitudes ne ont pas si simples à adopter.
Des paroles et des actes
Dans les faits, seuls 31 % des personnes interrogées dorment systématiquement au moins sept heures par nuit. La littérature scientifique ne laisse aucun doute à ce sujet : une privation de sommeil chronique favorise l’émergence de pathologies chroniques – notamment cardiovasculaires.
Sur le plan sportif, le bilan n’est guère meilleur. 30 minutes de marche quotidienne sont recommandées. Mais la moitié des Français peine à y parvenir un jour sur deux. De même, les sondés sont une minorité à pratiquer une heure d’activité physique et sportive par semaine.
Source : sondage Ipsos pour Croc and Move
Certaines régions se distinguent tout de même par leurs efforts. Dans l’est du Bassin parisien, 7 sondés sur 10 équilibrent leur repas la plupart du temps. Autant tentent de dormir au moins 7 heures chaque nuit. L’est du pays est lui aussi très sérieux sur ces deux points, et marche au moins 30 minutes. On ne peut pas en dire autant du Nord, du Sud-Ouest et du Sud-Ouest, où les Français bougent peu, boivent peu d’eau et dorment trop peu.
Un axe pas prioritaire
Ces mauvais comportements s’expliquent peut-être par un défaut d’information sur les gestes préventifs. Une part non négligeable des personnes interrogées estime manquer de précisions dans des secteurs clé. Ainsi, un tiers d’entre eux jugent leur niveau de connaissances insuffisant sur les facteurs de risque de développer une pathologie. De même, 38 % disent ne pas connaître les symptômes d’alerte. Autre signe évocateur : près de la moitié des Français ne sait pas quand réaliser les vaccinations recommandées ou obligatoires et à quel âge effectuer les rappels.
Mais le manque d’information n’est pas le seul coupable. Interrogés sur les axes de développement prioritaires, les sondés ne placent pas la prévention en tête. Ils se préoccupent davantage des délais d’attente, des inégalités géographiques ou encore du coût des traitements.
(1) Sondage réalisé par l’Ipsos pour l’association Croc and Move auprès de 1 002 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française.
Source : sondage Ipsos pour Croc and Move
L’e-santé au secours de la prévention ?
Et si l’e-santé était la solution pour développer la prévention ? L’espoir est permis, si l'on en juge par les réponses des sondés interrogés par Ipsos. Presque 8 sur 10 jugent qu’elle permet de suivre son état de santé et de l’optimiser. Autant estiment qu’il est possible de recevoir des alertes si leur bilan se dégrade. Les Français ne sont pas naïfs pour autant : 31 % expriment une inquiétude sur la sécurité des données de santé.