L’actualité nous sert parfois des évidences. Hier soir, la France a été une nouvelle fois victime d’un attentat terroriste qui a coûté la vie à un policier et blessé deux autres, dont une grièvement. Sans doute, le sang-froid des forces de l’ordre a-t-il permis que cette tuerie ne se transforme pas en carnage sur les Champs-Elysées.
Dans la matinée, un rapport était remis au gouvernement préconisant de mieux former les citoyens aux gestes de premiers secours. Rédigé par Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSP) et par l’urgentiste Patrick Pelloux, ce document part d’un constat inquiétant : un Français sur quatre (27 %) seulement sait effectuer un massage cardiaque, stopper une hémorragie ou manipuler un défibrillateur. Un taux bien inférieur à celui des pays qui nous entourent.
Or, ces premiers gestes sont déterminants surtout lorsqu’on sait que les secours mettent en moyenne 13 minutes pour arriver sur les lieux du sinistre. « Une minute de perdue, c’est 10 % de chance de survie en moins », martèle Eric Faure.
Les deux auteurs proposent de former deux millions de personnes par an en capitalisant sur les dispositifs existants.
En commençant à l’école. « L’Education nationale s’est engagée à ce que tous les élèves de troisième suivent une formation de sept heures aux gestes qui sauvent, mais pour l’heure, seuls 30% des collégiens en bénéficient réellement, relève Franceinfo.
Pour atteindre l’objectif de 80 % des Français formés, les spécialistes recommandent de cibler, dans un premier temps, certains publics. Ainsi, les personnes qui effectuent leur service civique, celles qui travaillent avec des mineurs ou des seniors, les fonctionnaires, les personnels d’encadrement des fédérations sportives devraient obligatoirement se soumettre à l’apprentissage des secours de niveau 1, soit sept heures de formation.
Les sessions de formation proposées aux citoyens pourraient, selon le rapport, être déductibles des impôts.
Au total, 20 propositions pour faire des gestes de premier secours un acte citoyen banal.