Les secrétaires… Petite main de l’entreprise, pilier essentiel d’une société sans qui l’anarchie règnerait. Bras droit qui organise, coordonne, facilite, représente, protège… La France, inspirée des Etats-Unis, célèbre tous les ans en avril la « Fête des secrétaires ». Et pour cause : ce métier, qui souffre certainement d’un manque de reconnaissance sociale, mérite d’être érigé, au moins le temps d’une journée, sur un piédestal.
D’autant que le quotidien de cette profession n’est pas toujours facile. Comme tout métier, les secrétaires sont exposés à des nuisances spécifiques, à des troubles particuliers qui peuvent porter atteinte à leur santé. La journée qui leur a été consacré est l’occasion de rappeler les petits et grands maux qui peuvent toucher une partie de 672 000 secrétaires que compte la France.
Troubles musculo-squelettiques
La profession est essentiellement féminine : 97 % des secrétaires sont des femmes. Il n’existe pas de statistiques spécifiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles chez les secrétaires, mais selon le ministère du Travail, la profession est particulièrement exposée aux troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs (notamment au syndrome du canal carpien, aux arthroses du coude, du poignet et des doigts) et aux douleurs cervico-dorso-lombaires.
Ces risques sont liés à la contrainte d’une posture assise et aux gestes répétitifs qu’elle induit. La fatigue visuelle constitue également un risque lié aux écrans, tout comme les troubles auditifs, lorsque le secrétariat fait aussi standard.
Chutes, chocs, blessures
Comme le reste du personnel d’une entreprise, les secrétaires subissent les plus ou moins bonnes conditions de l’environnement de travail. Ainsi, les chutes et les chocs font partie des risques recensés. Ces heurts peuvent être liés à des sols encombrés, un défaut de matériel d’accès au haut des armoires, un encombrement des bureaux, des passages trop étroits, un défaut d’éclairage… Quant aux blessures relevées par la médecine du travail, elles sont souvent liées à la manipulation de cutter, agrafeuse, massicot…
Du point de vue des agents chimiques, les secrétaires manipulent également les photocopieurs, les imprimantes lasers, le toner. Elles sont ainsi exposées aux produits toxiques de ces appareils et de leurs encres (ozone, poussières de papier…).
Risques psychosociaux
Depuis une vingtaine d’années, le métier a beaucoup évolué « avec la diffusion de l’informatique et du traitement de texte, mais aussi avec l’augmentation des tâches de gestion et de coordination qui participent au bon fonctionnement des organisations de travail », explique le ministère du Travail sur son site.
Ainsi, la charge mentale de ce métier n’a cessé de s’alourdir au gré des années (standard, adaptation aux logiciels, morcellement des tâches…). Cette multiplication des tâches est souvent source d'enrichissement et d'épanouissement professionnel. Mais elle peut aussi induire un risque psychosocial pour les secrétaires, qui doivent par ailleurs gérer le contact avec les autres services de l’entreprise, avec la clientèle, et font parfois office de punching ball… Par ailleurs, la multiplicité des donneurs d’ordres est susceptible de complexifier le quotidien de la profession, notamment en cas d’injonctions contradictoires ou trop nombreuses.
Toutes ces données nous disent une chose : il faut prendre soin de nos secrétaires. Elles sont le reflet de la santé d’une entreprise et de son personnel, et le maillon indispensable d’une organisation saine. Cela passe par une prise en compte de ces risques spécifiques et une mise en œuvre de moyens pour les prévenir.