L’Europe est trop bruyante. Et il ne s’agit pas seulement des voisins fêtards ou du chien trop démonstratif. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution sonore est la deuxième source de stress environnemental sur le continent. Ce 24 avril, l’Agence européenne pour l’environnement se réunit afin de définir les solutions à ce problème. La tâche n’est pas mince : derrière ce terme générique se cachent de nombreuses sources de bruit.
Paris la silencieuse
Des millions de voitures, deux-roues et autres véhicules motorisés parcourent, chaque jour, les routes européennes. Les conclusions de l’Agence européenne pour l’environnement ne laissent donc pas vraiment de surprise : le trafic routier est la principale cause de pollution sonore. 100 millions de personnes sont exposées à des niveaux élevés. Parmi elles, 32 millions sont considérées comme victimes.
Loin derrière suit le trafic ferroviaire. Ce réseau est une gêne quotidienne pour 19 millions d’Européens. Les aéroports et les avions qui en dépendent, ainsi que les zones industrielles, complètent le panorama des sources de nuisances sonores.
En matière de pollution sonore, Paris est plutôt bien classée. Sofia, Tallinn ou encore Bucarest se distinguent par des niveaux très élevés, y compris la nuit. La ville lumière, elle, reste plutôt calme après le crépuscule, tout comme Berlin et Stockholm.
Traiter le problème à la source
Les règles sont claires en Europe. La pollution sonore n’est tolérée que jusqu’à 55 décibels le jour et 50 la nuit. Au-delà, les autorités doivent développer des mesures appropriées afin de réduire la gêne. En effet, ce facteur de stress environnemental n’est pas seulement une source d’agacement. Un environnement trop bruyant favorise des pathologies cardiovasculaires, un décès prématuré mais aussi des troubles du sommeil.
Grâce à la directive sur le bruit dans l’environnement, les Etats membres de l’Union européenne sont tenus d’établir une cartographie de la pollution sonore. Cette mesure constitue la base nécessaire aux politiques de correction. Dans ce domaine, les pays se montrent plutôt variés, mais privilégient les rectifications à la source. Revêtements de route moins bruyants, limitations de vitesse, environnement plus favorable aux alternatives à la voiture… La plupart des décisions s’orientent vers le trafic routier.
Ce 24 avril, l’Agence européenne pour l’environnement a fixé une priorité : les villes où le niveau sonore reste élevé la nuit. Mais préserver les zones dites calmes est également essentiel. Seuls 18 % des Européens peuvent se targuer de vivre dans un environnement peu bruyant. Ce repos des oreilles mériterait de s’élargir.