Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés pour le second tour des présidentielles 2017. Le candidat d’En marche est arrivé en tête avec 23,9 % des voix, contre 21,4 % pour la présidente du Front National. Deux candidats qui incarneraient le changement selon une majorité d’électeurs, rapporte un sondage Ipsos. Mais quand est-il de la santé ? Une fois installé à l’Elysée, que prévoient-ils de faire pour améliorer l’accès aux soins des Français ? La rédaction de Pourquoidocteur détaille le programme des derniers finalistes.
Emmanuel Macron mise sur la prévention
Pour l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande, la prévention est l’un des défis prioritaires à relever pour améliorer la santé des Français. Il prévoit d’investir dans les actions de prévention, en augmentant notamment la rémunération sur objectifs (ROSP) des médecins libéraux. Il propose aussi la création d’un service sanitaire de 3 mois. Dans ce cadre, 40 000 étudiants en santé interviendront dans les écoles ou les entreprises.
Autre axe fort de son programme : lutter contre le renoncement aux soins. D’ici 2022, les lunettes, les prothèses dentaires et auditives seront prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale et les complémentaires, si Emmanuel Macron est élu. Dans ce même esprit de réductions des inégalités, l’ancien banquier d’affaire souhaite renforcer le droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer et d’hépatites. Fixé à 10 ans aujourd’hui, il veut l’abaisser à 5 ans et ajouter d’autres maladies à la liste.
Enfin pour réduire les dépenses de santé, le programme d’ En marche prévoit de développer les maisons de répit et de suite, des lieux dédiées à la prise en charge et la rééducation des malades avant leur retour au domicile, ou des personnes atteintes de maladies chroniques. Celles-ci doivent remplacer l’hôpital lorsque c’est possible. « C’est la seule façon de réduire les coûts de façon intelligente », avait déclaré Emmanuel Macron à Nevers en janvier 2017.
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Marine Le Pen Emmanuel Macron et Marine Le Pen : garantir la sécurité sociale à tous les Français
La présidente du Front national prône la « solidarité nationale » pour que chaque Français ait accès à des soins de qualité. Un système qui exclut les citoyens de nationalité étrangère. Favorable à la suppression de l’Aide médicale d’Etat, Marine Le Pen prévoit de la remplacer par une aide en cas d’urgence vitale ou de maladie contagieuse grave. Concernant les étrangers en situation régulière, elle propose un délai de carence d’une durée de deux ans. Tant que cette période ne se sera pas écoulée, ils ne pourront pas bénéficier des services de la Sécurité sociale.
Dans le même temps, elle souhaite améliorer le recours à la CMU-c et l’ACS (aide à la complémentaire santé) qui permettent aux Français aux faibles ressources de se soigner. La candidate d’extrême droite s’engage aussi à mieux encadrer les complémentaires en imposant notamment des règles de transparence concernant les frais de gestion. Elle a notamment beaucoup décrié l'utilisation des cotisations pour financer les campagnes marketing des complémentaires.
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Ce qui rassemble les deux candidats
Pour réduire les coûts de la santé, Emmanuel Macron et Marine Le Pen défendent la vente à l’unité des médicaments. Une mesure censée éviter le gaspillage de 7 milliards d’euros par an, précise le candidat En Marche !
S’agissant du tiers payant généralisé – une mesure plébiscitée par les Français mais très controversée chez les médecins -, les deux candidats optent pour une stratégie similaire : l’évaluation. Tous les deux estiment que le dispositif a alourdi la charge administrative des médecins. Ainsi si l’étude d’impact montre que le tiers payant est trop contraignant et n’apporte pas de bénéfices aux patients, il sera remis en cause.
Autre point d’accord : les solutions proposées pour lutter contre les déserts médicaux. Ils s’accordent d’abord sur la création de milliers de maisons de santé pluridisciplinaires tout au long du quinquennat. En parallèle, les candidats veulent aussi réformer le numerus clausus des études de médecine. Marine Le Pen prévoit la création de 10 000 places supplémentaires à l’échelle nationale, et par an. De son côté, Emmanuel Macron n’a pas apporté d’informations chiffrées.