La rémunération sur objectifs (Rosp) des médecins libéraux a atteint son objectif. Après 5 ans de mise en œuvre, le bilan de ce dispositif « est globalement positif et témoigne de son intérêt comme levier d’évolution des pratiques des médecins libéraux », rapporte ce lundi un bilan de l’Assurance maladie (Cnamts) sur les cinq ans d'existence de ce dispositif.
La Cnamts ajoute que ce nouveau bilan confirme que cette rémunération complémentaire versée à plus de 90 700 médecins libéraux (généralistes ou spécialistes) encourage « une meilleure prise en charge des maladies chroniques et une prescription plus pertinente et efficiente ».
Elle fait également partie prenante de leurs revenus désormais. En 2016, ces médecins ont reçu 4 593 euros en moyenne, contre 4 514 euros en 2015. Grands gagnants, les médecins généralistes avec 6 983 euros perçus en moyenne en 2016.
Mieux prescrire
Pour percevoir ces primes, les praticiens de ville doivent remplir plusieurs critères portant sur leur pratique clinique (prescription, suivi de maladies chroniques, prévention), l’efficience de leurs prescriptions (générique) mais également l’organisation de leur cabinet (utilisation de certains logiciels).
Pour l’année 2016, l’Assurance maladie salue une amélioration continue du suivi des patients diabétiques, « indispensables pour prévenir et éviter des complications de cette pathologies graves ». Cette évolution positive a notamment été marquée pour les dosages d’hémoglobine glyquée qui ont été réalisés plus souvent. De même, la proportion de malades à haut risque cardiovasculaire traités avec des statines et de l’aspirine a augmenté.
La prévention à la peine
Concernant le volet prévention, le bilan est demi-teinte. La Cnamts relève une progression de la prise en compte de la iatrogènie médicamenteuse chez les plus de 65 ans responsable de nombreuses hospitalisations. Elle se félicite également de la diminution de l’usage des antibiotiques : au moins de 2 millions de prescriptions ont été évitées en 2016.
Mais dans le même temps, la vaccination antigrippale et le dépistage des cancers du sein ou de l’utérus font défaut. La part des patients de 65 ans et plus vaccinés a diminué de 5,1 points, et celle des adultes en affection de longue durée (ALD) a baissé de 1,7 point depuis 2011.
« Cette tendance ne résulte pas de facteurs à la seule main des médecins, d’où l’importante d’agir collectivement et de renforcer la mobilisation des parties prenantes », souligne le rapport.
Même constat pour la réalisation du frottis ou de la mammographie. Alors que 80 % des femmes devraient effectuer ces examens, 62 % des femmes de 25 à 65 ans ont fait un frottis au cours des 3 dernières années et à peine 56 % des femmes de 50 0 74 ans ont passé une mammographie dans les 2 dernières années.
Une Rosp aménagée en 2017
Fort de ces enseignements, le dispositif a été reconduit pour les 5 prochaines années dans le cadre de la nouvelle convention médicale. Il se concentrera sur la pratique clinique des médecins déclinée au travers de 3 volets : le suivi des malades chroniques, l’efficience des prescriptions et la prévention. Ce dernier représentera plus de 40 % des points de la nouvelle version de la Rosp.
Le dispositif s’étendra également au suivi des enfants par le médecin traitant. Une dizaine d’indicateurs ont été crée comme le suivi-bucco dentaire, l’obésité ou la vaccination.