ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Une larve pour débarrasser les océans des plastiques résistants

Découverte

Une larve pour débarrasser les océans des plastiques résistants

Par Ambre Amias

Une chenille mangeuse de polyéthylène a été découverte par une équipe de chercheurs qui voient en elle un espoir pour dépolluer l’environnement.

Kotangens/epictura

La « larve de la fausse teigne de la cire » va-t-elle sauver nos océans pollués et assainir notre planète dégradée ? Mieux vaut rester prudent, mais la découverte de cette espèce offre de l’espoir. Des chercheurs ont en effet découvert l’existence d’une chenille capable de dévorer le polyéthylène, l'une des matières plastiques les plus résistantes et les plus polluantes, utilisée dans de très nombreux emballages. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Current Biology. 

Cette larve, élevée commercialement en grand nombre, sert d’appât pour la pêche. A l’état sauvage, elle constitue un danger pour les abeilles d’Europe. En effet, il s’agit d’un parasite des ruches qui se niche dans la cire d’abeilles.

Des trous dans le plastique

Une chercheuse espagnole, elle-même apicultrice à ses heures perdues, a découvert les vertus de cette larve (Galleria mellonella) en constatant les dégâts sur ses propres abeilles. Elle a ainsi observé que les sacs en plastique dans lesquels elle plaçait la cire des ruches infectée par ce parasite étaient rapidement criblés de trous.

Des trous commençaient ainsi à apparaître après seulement quarante minutes. Au bout de douze heures, la masse de plastique du sac était réduite de 92 milligramme - un taux de dégradation « extrêmement rapide », comparé aux autres découvertes récentes telle que celle d'une bactérie, l'an dernier, qui peut également dégrader certains plastiques mais au rythme de 0,13 milligramme par jour seulement.

90 millions de tonnes à dévorer

Les auteurs de cette dernière découverte pensent que la larve de la fausse teigne de la cire n'ingère pas seulement le plastique mais qu'elle le transforme ou le brise chimiquement avec une substance produite par ses glandes salivaires.

Chaque année, plus de 90 millions de tonnes d'emballages en plastique sont jetés dans la nature à travers le monde. Il faut environ un siècle pour que ces sacs plastique se décomposent complètement, et 400 ans pour les plus résistants. Actuellement, le processus de dégradation chimique de ces déchets plastiques Les chenilles ne vont pas sauver la planète, mais elles pourraient lui offrir une aide précieuse…