La France compte 7 millions d’obèses (15% de la population adulte) dont 550 000 qui souffrent d’une obésité morbide. Ce sont des personnes dont l’indice de masse corporelle (1) est supérieur ou égal à 40Kg/m2. Autant dire que ce poids représente un véritable handicap et constitue une menace sérieuse pour la santé. Ces obèses nécessitent une prise en charge à base de mesures hygiéno-diététiques et d’un traitement médical. Mais si cet accompagnement échoue, une chirurgie de l’obésité peut être envisagée au bout de six mois.
Le recours aux différentes techniques est en plein essor. La chirurgie de l’obésité a concerné 30 000 patients en 2011, deux fois plus qu’il y a cinq ans. Une progression qui ne pouvait pas laisser insensible l’Assurance maladie qui s’est penchée sur les « pratiques et leur pertinence ».
8 patients sur dix sont des femmes âgées en moyenne de 39 ans. Le rapport présenté ce jeudi note toutefois que 700 patients âgés de moins de 20 ans ont été opérés. La grande majorité des personnes opérées rentraient dans les indications de l’obésité morbide (7 femmes sur dix, 8 hommes sur 10). Certains présentaient une comorbidité, hypertension artérielle (1 patient sur 4) du diabète (1 patient sur 10) ou de l’asthme.
L’évolution des techniques. Dans les solutions proposées, l’Assurance maladie a noté un changement significatif au cours du temps. La pose d’un anneau gastrique ajustable, technique réversible, qui servait depuis 2006 de référence, ne représente plus que 25% des interventions. A l’inverse, les techniques de réduction de l’estomac et/ou de dérivation de l’intestin (sleeve gastrectomie et by pass) représentent 75% du marché. Ces dernières donneraient de meilleurs résultats en terme de qualité de vie, voire de guérison mais donneraient lieu à des effets secondaires comme des malabsorptions.
A chaque région sa technique. En région Rhône-Alpes, 58% des actes de chirurgie bariatrique sont des poses d’anneaux gastriques, la Bretagne préfère la technique du by-pass (67%) et la Franche-Comté la sleeve gastrectomie (86%).
Des disparités régionales. Le taux d’intervention de chirurgie bariatrique varie de 1 à 3 suivant les régions sans corrélation systématique avec la prévalence de l’obésité. Le taux les plus importants sont observés dans le sud (5,8 pour 10 000 habitants en Paca et 6,1 en Languedoc-Roussillon) alors que l’Auvergne ou les Pays de la Loire ne dépassent pas 2,5/10 000).
Une concentration des interventions. Sur les 425 établissements qui pratiquent cette chirurgie, 20% d’entre eux réalisent 65% des interventions. 2 sur 3 sont réalisées dans le privé.
Pour encadrer le développement de la chrirurgie bariatrique, limiter la disparité des pratiques, l’Assurance maladie propose de promouvoir les recommandations officielles, de favoriser l’actualisation de référentiels de bonne pratique, en particulier pour les jeunes, et de labelliser des centres. Enfin, une cohorte de suvi de patients opérés permettrait d' évaluer le rapport bénéfice/risque des techniques.
(1) Rapport entre le poids et la taille au carré d'une personne.