Cet été, vous ne trouverez pas de cerises aux pesticides sur les étales des marchés. Plus d’un an après l’interdiction de l’utilisation du diméthoate par les agriculteurs français, un arrêté publié au Journal Officiel proscrit à nouveau toutes importations de fruits contenant cet insecticide. Cette restriction entrée en vigueur le 25 avril concerne aussi bien les pays de l’Union Européenne que le reste du monde.
Cette mesure a été motivée par le retrait des autorisations de mise sur le marché, en février 2016, des produits traités par le diméthoate par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). Quelques mois plus tard dans une note, l’agence a expliqué qu’il existe « des risques sanitaires inacceptables » pour les ouvriers, mais aussi les animaux exposés à cette substance phytosanitaire. Et interrogée sur les risques potentiels pour les consommateurs, l’Anses n’a pas pu exclure leur existence bien que les analyses effectuées ne permettaient pas d’apporter une conclusion formelle.
Par précaution, le ministère de l’Agriculture avait alors décidé en avril dernier de déclencher « une clause de sauvegarde nationale » pour interdire la commercialisation en France de cerises provenant de pays où le diméthoate est encore utilisé. A l’époque, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Slovénie avaient également annoncé leur intention de ne plus autoriser le diméthoate sur les cerises.
Immobilisme européen
Inquiet, le ministère de l’Agriculture avait également demandé à la Commission européenne de prendre des mesures d’urgence pour interdire l’usage de ce produit sur les cerisiers. Des mesures prévues dans le droit européen qui n’ont jamais été prises. En conséquence, la France vient de réitérer cette interdiction dans ce nouvel arrêté. Celle-ci court jusqu’au 31 décembre 2017.
Seuls les cerises cultivées en agriculture biologique pourront être commercialisées en France dans les mois à venir, précise le texte.