L’avenir de centaine de bacheliers de la promo 2017 se jouera au tirage au sort. Une circulaire publiée en catimini au Bulletin officiel par le ministère de l’Education nationale entérine cette pratique pour départager des étudiants désireux d’entrée dans des filières universitaires prisées.
En réalité, le recours au hasard n’a rien de nouveau. Alors que les étudiants sont toujours de plus en plus en nombreux à se presser aux portes de l’université, les licences n’obtiennent pas de nouvelles places. Les filières STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) ou de psychologie sont alors contraintes depuis plusieurs années de laisser le hasard décider. Résultat : à la rentrée 2016, plus de 3 500 étudiants n’ont pas obtenu leur premier choix.
Le tirage au sort en dernier recours
Mais jusqu’à maintenant, le tirage au sort n’était encadré par aucune règle. Une situation à laquelle à remédier le gouvernement quelques semaines avant la fin du quinquennat et des épreuves du baccalauréat. Désormais, les filières STAPS, psychologie, droit ou encore la première année commune aux études de santé (PACES) pourront l’utiliser.
La circulaire prévoit l’utilisation de cette procédure uniquement en dernier recours pour arbitrer entre deux lycéens présentant les mêmes critères géographiques et des vœux identiques exprimés sur la plateforme admission post-bac (APB).
Les étudiants sont furieux
Pour les syndicats d’étudiants l’UNEF et FAGE, ce texte acte la sélection à l’université. « Nous assistons au choix d’une solution de facilité, à un refus de proposer de réelles solutions, s’insurge la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) dans un communiqué. A l’heure où l’accès à l’enseignement supérieur n’est plus une certitude et où la pression s’installe à l’entrée des cursus dits “sous tension”, cette circulaire représente l’abandon pur et simple de l’engagement du ministère pour le droit à l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur ».
Pour les étudiants, cette décision a d’autant plus le goût amer d’une trahison que la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, et le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon, avaient assuré que le tirage au sort n’était pas à l’ordre du jour pour la PACES. Thierry Mandon avait même qualifié ce procédé de « plus bête des systèmes » et espérait le voir disparaître dans les universités.