Les symptômes sont classiques, la maladie l’est moins. Au Libéria, 19 personnes ont contracté une infection similaire en cinq jours. Fièvre, vomissements, maux de tête et diarrhée : voici les manifestations dont ils souffrent. Le caractère exceptionnel de l’affection réside dans son identité. En effet, les autorités sanitaires ne sont pas parvenues à mettre un nom sur la maladie.
Pas Ebola
Cette étrange flambée se déroule à Greenville, située le long de la côte libérienne à 6 heures de voiture de la capitale, Monrovia. Depuis le 24 avril, une vingtaine de personnes ont développé les symptômes de cette maladie. 11 d’entre elles sont mortes. Au dernier bilan, le 28 avril, cinq Libériens étaient toujours à l’hôpital. Les autres ont pu quitter l’établissement où ils étaient soignés et sont retournés chez eux.
Les équipes de soin se sont montrées prudentes lors de la prise en charge de ces malades. C’est équipés d’une tenue de protection complète que les soignants se sont rendus au chevet de leurs patients. Il s’agit, en effet, de limiter les risques d’une propagation similaire à celle du virus Ebola. L’épidémie, qui a fait rage au Libéria, s’est terminée en juin 2016 après avoir fait plus de 11 000 morts.
Forts de cette expérience, les hôpitaux du pays ont réalisé des prélèvements sanguins et les ont analysés. « Nous sommes certains qu’il ne s’agit pas d’Ebola », a affirmé le porte-parole du ministère de la Santé, Sorbor George, lors d’un point presse. Ces mêmes échantillons seront envoyés à l’étranger, afin d’identifier l’agent pathogène.
Une piste de propagation
Dans l’attente de résultats, les autorités libériennes ne prennent aucun risque. Elles ont identifié toutes les personnes entrées en contact avec les malades. Une équipe d’intervention sanitaire a aussi été déployée sur le terrain. Il devra enquêter sur les causes de cette flambée. Une piste se distingue déjà : de nombreux patients ont assisté aux funérailles d’un chef religieux.
L’épidémie d’Ebola a déjà témoigné du risque élevé de contamination lors des enterrements. Alors que les cadavres sont encore très contagieux, les rites funéraires impliquent un lavage des corps. Une voie de propagation toute trouvée. L’Organisation Mondiale de la Santé avait, à l’époque, demandé aux communautés de privilégier les enterrements sécurisés. Ce conseil s’applique toujours.