Les médecins généralistes ont des journées plutôt chargées. A raison de deux millions de consultations par jour, la profession est très sollicitée. En s’appuyant sur ses nombreux adhérents, le site de prise de rendez-vous en ligne Doctolib a réalisé une étude sur ces praticiens. Elle livre un aperçu instructif de l’année type d’un généraliste.
Ça n’est pas un mythe : les médecins généralistes sont en première ligne des soins. Ils se montrent plutôt réactifs en la matière puisqu’il faut, en moyenne, trois jours d’attente avant d’obtenir un rendez-vous. Mais, comme l’a récemment souligné un sondage Ifop, ces délais ont tendance à s’allonger.
Des consultations de suivi fréquentes
Dans l’immense majorité des cas, le généraliste reçoit pour des motifs variés. 6 % des consultations sont toutefois réservées à la délivrance de certificats médicaux ou d’ordonnance, et autant aux médecins alternatives.
En moyenne, un praticien revoit son patient à cinq reprises dans l’année. Il n’est donc pas surprenant de voir les consultations de suivi occuper une part non négligeable de la journée. Un rendez-vous sur quatre consiste à suivre l’évolution d’une personne.
Les journées sont longues pour un généraliste. Sur une semaine, ils dédient 31 heures aux consultations. Mais le travail n’est pas fini pour autant. Ces praticiens passent, en réalité, 50 heures à leur cabinet. En dehors des rendez-vous, ils doivent assurer l’entretien des locaux, gérer la paperasse… autant de tâches qui rallongent considérablement les horaires.
Une situation dégradée
Les semaines sont d’autant plus longues que le rythme est intense. 17 minutes sont consacrées à chaque patient, et le praticien en voit 22 par jour en moyenne. Mais en période de pic, le compteur peut aller jusqu’à 30 consultations.
Guère étonnant, vu ces données, que les généralistes aient du mal à positiver. Interrogés dans le cadre de l’Observatoire CMV/Mediforce des Professions libérales de santé, ils sont nombreux à faire grise mine. Alors que le climat est à l’accalmie pour la plupart des spécialités, les généralistes voient la situation se dégrader. A part eux, seuls les chirurgiens-dentistes émettent le même constat.
Au cœur du mal-être, les horaires. 46 % des généralistes affirment qu’ils ne sont pas satisfaisants. Ils sont autant à ne pas jouir de conditions de travail correctes. Le problème réside, au moins en partie, dans le bénéfice qu’ils tirent de leurs journées. Et pour 67 % des praticiens, le rapport entre les charges de travail et la rémunération est déséquilibré. A leur détriment bien sûr.