20 000 euros. C’est la somme qu’a déboursé Francesca Zorzo pour adopter illégalement un enfant. Et pourtant, trois jours après, elle a rendu le bébé à sa mère biologique. En cause, sa couleur de peau. La fillette est métisse et l’Italienne a simulé une grossesse pendant neuf fois. Incapable d’expliquer le teint de sa progéniture à ses proches, elle a préféré l’abandonner.
La femme de 35 ans, déjà mère d’un enfant, devra répondre de ses actes devant la justice. A ses côtés sur le banc des accusés, la femme roumaine qui a accepté de lui vendre sa fille et un Marocain de 48 ans qui a servi d’intermédiaire. La police a, en effet, été alertée par un agent d’état civil de la province de Latina, au sud-est de Rome. Il avait reçu un appel suspect.
Une grossesse accidentelle
Avant de commettre son forfait, Francesca Zorzo s’est renseignée auprès des autorités. Au téléphone, elle a demandé comment déclarer la naissance d’un enfant qui a vu le jour au domicile. Mais elle ne s’est jamais présentée pour effectuer les démarches. La police s’est donc rendue à son domicile.
Interrogée par les policiers, la trentenaire a expliqué l’affaire. Elle souhaitait un second enfant mais a subi deux fausses-couches successives. Son compagnon, lui, est en prison. Elle a donc acheté des ventres en latex pour simuler une grossesse… et versé 20 000 euros pour adopter la fille d’une jeune Roumaine. L’enfant n’est pas née au domicile de cette femme mais dans un hôpital de Nettuno.
La jeune femme a accepté car elle ne voulait garder le bébé. La grossesse était accidentelle, issue d’une brève relation avec un homme malien, médiateur culturel à Rome. C’est d’ailleurs chez ce dernier que la fillette a été retrouvée par les autorités. En attendant de démêler cette situation – pour le moins complexe – l’enfant a été confiée à une organisation religieuse, en vue d’une adoption. Cette fois en règle.