Il l’était avant 2011, puis a cessé de l’être. En 2017, le Champix est de nouveau remboursé. Par un arrêté, publié le 27 avril au Journal Officiel et repéré sur le blog Journalisme et Santé Publique, les autorités ont décidé de réinscrire ce médicament destiné au sevrage tabagique sur la liste des spécialités prises en charge par la Sécurité Sociale.
Le Champix sera ainsi remboursé à hauteur de 65 % « en seconde intention, après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques », précise le texte. Par ailleurs, le médicament ne doit être prescrit que chez des gros fumeurs – « chez les adultes ayant une forte dépendance au tabac (score au test de Fagerström supérieur ou égal à 7) », plus précisément.
Effets secondaires
Pour rappel, la varénicline (du nom de son principe actif) avait été retirée de cette liste en raison de la présence d’effets secondaires graves. Les centres de pharmacovigilance évoquaient, entre autres effets indésirables, des risques suicidaires, cardiaques et épileptiques liés à la prise du Champix. L’agence du médicament l’avait placé sous surveillance et la revue Prescrire l’avait inscrit en 2014 sur sa liste de médicaments plus dangereux qu’utiles.
Depuis, le médicament était tout de même délivré en pharmacie, sans aucun remboursement. Il a été demandé au fabricant de fournir de nouvelles données de sécurité en vue d’une éventuelle prise en charge. Ce qui a, visiblement, été fait.
La Commission de transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui étudie les dossiers de remboursement, a rendu ses conclusions en novembre 2016. Au vu des éléments ajoutés au dossier, elle a décidé de délivrer au Champix un SMR (service médical rendu) « important ». Le SMR est un critère qui évalue les qualités intrinsèques d’un médicament et conditionne son taux de remboursement.
Efficacité modeste
« Une étude a évalué la tolérance et l’efficacité de la varénicline et du bupropion versus traitements nicotiniques de substitution (TNS) et placebo dans le sevrage tabagique chez des fumeurs avec et sans antécédents de troubles psychiatriques, écrit la HAS dans son avis. Le taux d’abstinence continue des semaines 9 à 12 a été significativement plus élevé dans le groupe varénicline que dans le groupe placebo et que dans les groupes TNS et bupropion. Ces résultats sont concordants avec ceux d’une méta-analyse Cochrane qui confirment l’efficacité de la varénicline ».
Au final, l’efficacité est jugée modeste, chez des patients atteints d’affection comme chez les autres. Toutefois, les données de tolérance n’ont « pas mis en évidence d’augmentation du risque des événements neuropsychiatriques de la varénicline par rapport au placebo », précise encore la HAS.
Le médicament est donc de nouveau remboursé, mais il devra être réservé aux cas les plus sévères… et avec une recherche approfondie des antécédents. Le RCP (Résumé des Caractéristiques du Produit) liste en effet un certain nombre d’effets secondaires, dont certains très fréquents (≥ 1/10), fréquents (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquents (≥ 1/1 000 à < 1/100) et rares (≥ 1/10 000 à < 1/1 000).