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Obésité : le Coca-Cola est de moins en moins cher

Entre 1990 et 2016, les boissons sucrées sont devenues beaucoup plus accessibles aux quatre coins du globe. Elles reviennent en moyenne 71 % moins cher.

Obésité : le Coca-Cola est de moins en moins cher digidream/Epictura




Selon les chiffres de l’organisation mondiale de la santé, le nombre de cas d’obésité dans le monde a doublé depuis 1980, et plus de deux milliards d’adultes sont désormais en surpoids. Une véritable épidémie qui causerait chaque année 2,8 millions de décès. En cause, notre consommation de sucre, notamment via les sodas et autres boissons sucrées, qui sont unanimement pointées du doigt.

Elles ont réussi à s’imposer dans le paysage alimentaire mondial à grands coups de marketing, mais aussi grâce à une baisse des prix. Entre 1980 et 2016, le coût d’une bouteille d’un litre de Coca-Cola rapporté aux revenus a baissé de 89 % en moyenne, dans les pays les plus riches. C’est le résultat d’une étude de l’Institut de recherche et de politique de santé de l’université de l’Illinois à Chicago (États-Unis).

Le Coca 1 % moins cher chaque année

Dans un article publié dans la revue Preventing Chronic Diseases, les chercheurs en santé publique américains ont étudié le coût de revient de la bouteille rouge de 82 pays à haut, moyen et bas revenus. « De manière générale, dans les pays que nous avons étudiés, une personne pouvait acheter, en 2016, 71 % de boissons sucrées en plus qu’en 1980, avec la même part de leurs revenus », explique Jeffrey Drope, chercheur en politique de santé à l’American Cancer Society, et auteur principal de l’étude.

Les Français ont ainsi gagné, chaque année depuis 1980, 1 % de pouvoir d’achat en Coca. En Pologne ou en Islande, ce chiffre monte à 7 %, et dépasse allègrement les 15 % en Chine ! Des baisses de prix qui s'accompagnent systématiquement de hausses de la consommation.

Taxer les sodas

« Même si la facilité d’accès est en partie due aux progrès économiques issus d’un développement mondial rapide, cette hausse peut aussi être attribuée à un manque d’action des pouvoirs publics, qui n’ont pas tenté d’influer sur le prix des boissons sucrées », ajoute Jeffrey Drope. Leur prix a en effet baissé en valeur absolue dans 56 des 82 pays étudiés.

L’OMS a d’ailleurs appelé en 2016 à une taxe sur les sodas pour lutter contre l’obésité, le diabète et les caries dentaires. Pour l’organisation de l'ONU, une politique fiscale menant à une hausse de 20 % du prix des boissons sucrées permettrait de réduire d’autant leur consommation

En France, depuis 2012, une taxe vise les boissons sucrées. Elle revient à deux centimes par canette, et principalement supportée par le consommateur. En 2013, une baisse des ventes de 4 % a été observée dans un contexte pourtant favorable.

« La consommation de sucres ajoutés, y compris les produits comme les sodas, joue un rôle majeur dans l’augmentation globale du nombre de personnes souffrant d’obésité et de diabète, a déclaré Douglas Bettcher, directeur du département de prévention des maladies non transmissibles à l’OMS. Si les gouvernements appliquaient une taxe à ces produits, ils pourraient réduire les souffrances et sauver des vies. »

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