Nouveau revers judiciaire pour Johnson & Johnson. Le géant de l’industrie pharmaceutique et des produits d’hygiène a été une nouvelle fois condamné par la justice à verser des indemnités à une plaignante atteinte de cancer des ovaires. L’entreprise américaine, fabricante des talcs suspectés d’être à l’origine de son cancer, devra verser 110 millions $ à une femme de l’Etat de Virginie, selon un, jugement rendu ce jeudi à St. Louis (Missouri).
Quatrième condamnation
C’est la quatrième fois que Johnson & Johnson se fait condamner pour ses produits au talc, utilisés dans le cadre de l’hygiène intime, notamment sur les bébés.
En 2016, la compagnie a dû indemniser trois plaignantes atteintes de cancer des ovaires (dont sa famille pour l’une d’elle, décédée) à hauteur de 65, 45 et 63 millions d’euros respectivement.
L’Organisation Mondiale de la Santé a classé le talc contenant de l’amiante parmi les substances cancérigènes. Quant au talc qui contient d’autres minéraux, il figure sur la liste des substances potentiellement cancérigènes.
Explosion des plaintes
Premier groupe industriel de santé dans le monde, Johnson & Johnson a fait face à une explosion de plaintes en 2016. Près de 105 000 recours judiciaires ont été déposés contre lui, soit un chiffre multiplié par quatre par rapport aux années précédentes, comme le note le journal Les Echos.
Cette recrudescence des plaintes est principalement liée au Risperdal, un médicament antipsychotique massivement vendu aux Etats-Unis, accusé d’effets secondaires lourds que la laboratoire aurait minimisés – il a été condamné à verser 2,3 milliards de dollars aux plaignants.
Les affaires concernant le talc pourraient aussi lui coûter cher ; selon l’agence de presse Bloomberg, plus de 3000 poursuites visant ces produits sont engagées à travers le monde, dont 1200 aux États-Unis. Le laboratoire nie le lien entre les cancers des ovaires et l'usage de son talc et met en avant les données contradictoires sur le sujet.