Des décennies après la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les médecins ne disposent toujours pas de traitements curatifs. Un échec lié à l’incroyable capacité du virus à résister aux antirétroviraux et à se cacher dans des cellules. Mais l’édition génétique pourrait changer la donne.
Une étude parue dans Molecular Therapy rapporte l’élimination complète du virus dans des modèles animaux grâce à la technique CRISPR/Cas9.
Les chercheurs des universités de Temple et de Pittsburgh (Etats-Unis) sont les premiers à démontrer que la réplication du VIH peut être interrompue à l’aide de ces ciseaux génétiques. Cette méthode révolutionnaire permet de couper à des endroits précis l’ADN de n’importe quelle espèce. Sa découverte permet de développer de nouveaux médicaments, en particulier pour les patients souffrant de maladies génétiques.
Pour parvenir à ces résultats prometteurs, l’équipe du Dr Wenhui Hu a étudié des souris infectées par le VIH. L’un de ces cobayes avait été modifié et possédait des cellules immunitaires humaines, cibles favorites du VIH, afin de « mimer » l’infection chronique se déroulant chez l’homme. « Ces animaux possédaient des virus latents cachés dans des lymphocytes T humains. Dans ces cellules immunitaires, le virus échappe à toute détection, a expliqué le Dr Wenhui Hu.
Les virus débusqués
Grâce à une technique de bioluminescence, les chercheurs ont pu visualiser la présence des virus, et ainsi suivre leur élimination en temps réel. Après un seul traitement de CRISPR/Cas9, les fragments d’ADN du virus ont été coupés avec succès. La technique serait donc capable de débusquer les virus dissimulés dans les organes et les tissus.
« La prochaine étape de nos travaux est de répéter ces résultats chez des primates qui sont les modèles animaux les fiables pour étudier l’infection par le VIH, a expliqué le Dr Kamel Khalili. Si nous démontrons à nouveau l’élimination du virus dans les réservoirs du VIH, y compris les cellules du cerveau, nous espérons pouvoir mener un essai chez l’homme ».