Depuis fin avril, 25 personnes auraient succombé à l'épidémie de choléra au Yémen, a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé, ajoutant que 1 360 cas ont été déclarés.
« C'est extrêmement alarmant. Nous sommes face à une réactivation de l'épidémie de choléra », a déclaré à Reuters Nevio Zagaria, représentant de l'OMS au Yémen. La cause, ce sont deux ans de guerre civile au Yémen. Il y a un énorme impact sur les infrastructures, l'électricité fonctionne par intermittence comme les stations de pompage d'eau, ce qui a des conséquences sur la qualité de l'eau. »
Quelques heures plus tôt, le représentant de MSF Ghassan Abou Chaar, avait tiré la sonnette d'alarme. Interrogé par l’Agence France Presse, il a précisé que l’ONG avait déjà pris en charge « au moins 570 cas suspects de choléra au cours des trois dernières semaines » dans une dizaine de province.
« Nous craignons que la maladie se transforme en épidémie. Après deux ans de conflits, le système de santé s’est écroulé, les hôpitaux ont été détruits et les employés du ministère de la Santé ne sont plus payés », a-t-il déploré.
Plusieurs morts
Le porte-parole du ministère de la Santé, Abdelhakim al-Kahlani, a par ailleurs fait état d'au moins 2 morts dans la province de Sanaa, 3 dans celle d'Ibb (centre du pays) et 4 dans celle de Hodeida (ouest). Il n'a pas donné de précision pour les autres décès.
Pour aider le pays à faire face à cette nouvelle épidémie de choléra, l'OMS apporte des médicaments et des solutions d'hydratation aux hôpitaux.
Today, WHO provided Al-Jumhoori Hospital in Sana’a, #Yemen, with 16 medical beds, 1 #cholera kit and 1000 bottles of intravenous fluid. pic.twitter.com/5m6NoihhA7
— WHO Yemen (@WHOYemen) 3 mai 2017
Le pays souffre de famine
A cette situation sanitaire catastrophique s’ajoute un drame humanitaire. Selon l’ONU, le pays est en proie à l’une des plus grandes crises alimentaires au monde : environ 17 millions de personnes souffrent de la faim. Fin avril, les Nations unies ont promis 1,1 milliard de dollars d’aide humanitaire pour 2017, et ont réclamé à toutes les parties belligérantes « un accès sans entraves » aux humanitaires.
Ce manque d’accès à la nourriture, mais aussi à une eau potable, fait le lit des maladies comme le choléra.
Cette infection se contracte, en effet, en consommant des produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio, présente dans les matières fécales. Elle entraîne une diarrhée sévère et une déshydratation qui peuvent être mortelles.
Depuis mars 2015, le choléra a contaminé 27 000 personnes et tué 130 personnes. En parallèle, les bombardements ont fait plus de 10 000 morts et plus de 3 millions de déplacés.