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Dépistage prénatal

Trisomie : les hôpitaux parisiens généralisent le test sanguin

Par Jonathan Herchkovitch

Un test sanguin des trisomies 13, 18 et 21 est instauré dans les maternités des hôpitaux publics parisiens. Il devrait diviser par deux le nombre d’amniocentèses.

Astroid/Epictura

Détecter une anomalie dès le premier trimestre de grossesse, c'est l'objet du dépistage prénatal de la trisomie 21. Il est proposé à toutes les futures mères, quel que soit leur âge, et leur donne la possibilité d’une interruption de grossesse.

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) propose depuis le 2 mai dernier, dans toutes ses maternités, l’analyse de l’ADN plasmatique maternel comme diagnostic prénatal non invasif (DPNI). Cette technique récente, ne nécessitant qu’un échantillon sanguin, est à la fois bien plus spécifique et plus sensible, c’est-à-dire qu’elle ne produit que très peu de faux positifs et de faux négatifs.

Un moindre risque de fausse couche

En approchant des 100 % de trisomies 21 détectées, ce test sanguin permettrait d’éviter la moitié des amniocentèses, estime le Pr Jean-Michel Dupont, du service de cytogénétique de l’hôpital Cochin (Paris), où la toute nouvelle plateforme automatisée haut débit, destinée à l’analyse de l’ADN plasmatique, a été installée. « Dans les cas où le test par analyse de l’ADN circulant se révèlerait négatif, nous savons que le risque résiduel est très faible, ce qui permet d’éviter le recours à ce geste invasif », explique-t-il.

Jusqu’à présent, le diagnostic reposait sur un test sanguin, associé à une échographie. Seulement, le test des marqueurs sériques couramment utilisé ne permet de déceler que 70 à 80 % des anomalies, et présente des faux positifs. Dans ces cas, les femmes enceintes doivent subir une amniocentèse – un prélèvement du liquide amniotique –, ou une biopsie d’une partie du placenta, qui se révèlent alors inutiles et augmentent le risque de fausses couches et de naissances prématurées.

Trois trisomies ciblées

Pour l'heure, ce test n'est pas remboursé par l'Assurance maladie, mais l'AP-HP le proposera gratuitement. Le dosage des marqueurs sériques sera conservé, tout comme l’échographie, en première intention, entre les 11e et 17e semaines de grossesse. L’analyse de l’ADN plasmatique sera utilisée pour compléter ces examens.

La nouvelle technique, déjà en place à l’hôpital Cochin depuis plus d’un an, repose sur un principe simple. Dans le sang de la mère circulent deux types d’ADN. Celui de la mère, bien entendu, mais aussi celui du fœtus. En isolant ce dernier, il est désormais possible de réaliser un séquençage et de détecter les anomalies du nombre de chromosomes.

Elle fonctionne pour la trisomie 21, mais aussi pour les trisomies 18 et 13, plus rares.