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QUESTION D'ACTU

Des milliers d’odeurs perçues

Odorat : l'homme a autant de flair que les chiens

L'Homme a le nez aussi fin que son meilleur ami. Il est capable de percevoir mille milliards d'odeurs, chiffre un chercheur américain.

Odorat : l'homme a autant de flair que les chiens bimka1/epictura




Un bon repas, un bouquet de fleurs, un parfum élaboré… Au quotidien, notre nez est régulièrement sollicité. Si certaines odeurs nous le font plisser, d’autres peuvent être chargées d’émotion. Et pourtant, une vieille croyance affirme que notre odorat est moins développé que celui des chiens ou des rongeurs.

Un chercheur de l’université Rutgers (Etats-Unis) sonne le glas de cette idée populaire. Dans Science, John McGann réhabilite notre organe nasal, littérature scientifique à l’appui. Le titre de sa revue ne laisse aucun doute sur sa position : « Le faible odorat humain est un mythe du 19e siècle », affirme cet expert en psychologie.

150 ans d’erreurs

Avoir du flair, le nez creux, être un fin limier… La langue française regorge d’expressions qui témoignent bien du rapport complexe que nous entretenons avec notre odorat. Ce malaise prend ses racines en 1879. Paul Broca cartographie pour la première fois le cerveau humain. Et livre au passage une analyse sommaire du bulbe olfactif, impliqué dans notre perception des odeurs.

L’anatomiste français affirme, sans ambages, que cette région du cerveau est plus petite que celle des chiens ou des rongeurs – connus pour leur odorat développé. Nous ne sommes donc pas capables de distinguer autant de senteurs… et moins soumis à l’influence de celles-ci. Depuis 150 ans, cette analyse persiste et a été jusqu’à influencer les théories de Sigmund Freud.

Voilà donc 150 ans que nous sommes dans l’erreur, déplore John McGann. Depuis 14 ans, ce psychologue étudie le système olfactif dans le détail. Tout ce temps, « personne n’a pensé à remettre en question cette affirmation, même ceux qui étudient l’odorat de manière professionnelle », souligne le chercheur.

Mille milliards d’odeurs

A en croire la littérature, deux problèmes limitent la perception de l’être humain. D’abord, la taille du bulbe olfactif. Ensuite, les récepteurs activés par les odeurs. Là où les rongeurs disposent de 1 000 récepteurs de ce type, l’Homme n’en possède que 400.

Mais pour John McGann, ces arguments ne tiennent pas. Le bulbe olfactif humain, qui signale l’odeur aux autres zones du cerveau, communique avec un nombre de neurones similaire aux autres animaux. Et tout n’est pas une question de nombre puisque l’être humain est tout de même capable de distinguer mille milliards d’odeurs.

« Nous sommes plus sensibles que les rongeurs et les chiens dans certains cas, précise John McGann. Nous sommes capables de suivre des pistes olfactives. » D’ailleurs, affirmer que nos comportements ne sont pas appuyés sur les odeurs est faux. Comme le rappelle le chercheur, les interactions sociales et le choix d’un partenaire sont influencés par notre odorat. Nous n’avons donc rien à envier aux chiens et aux rats.

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