Vodka pour les pays de l’Est, vin au Sud, et bière au Nord. Les clichés de consommation d’alcool ne sont pas si loin de la réalité. Des chercheurs de l’université de sciences et technologies de Norvège (NTNU) ont analysé et comparé les habitudes de consommation d’alcool dans 30 pays d’Europe, et confirment cette idée reçue dans une publication de l’European Journal of Public Health.
Sans grande surprise, ce sont les Irlandais qui arrivent en tête du classement. Les Britanniques sont, quant à eux, des champions du binge drinking, mais sont dépassés par… le Portugal, où les consommations excessives du week-end sont les plus fréquentes.
60 000 personnes dans 30 pays
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs du NTNU ont utilisé les données de l’European Social Survey, une étude réalisée tous les deux ans, et qui analyse en particulier les habitudes de consommation des Européens.
Ils sont parvenus, grâce à des cartes simplifiées, à évaluer la consommation en grammage d’alcool pur d’environ 2000 personnes représentatives de la population de chaque pays évalué.
« Nous souhaitions en connaitre davantage sur les pays pour pouvoir les comparer, explique Terje Andreas Eikemo, professeur de sociologie au NTNU, et auteur principal de l’étude. Lorsque nous nous comparons aux autres, les différents pays peuvent adapter leurs systèmes de santé en fonction de ce qui fonctionne ailleurs. »
Les femmes (de l’Est) plus sages
L’étude révèle d’autres particularités. Les plus petits consommateurs se trouvent en Europe de l’Est… mais ce sont des femmes ! De manière générale, la gente féminine consomme deux fois moins d’alcool que les hommes.
Ses résultats font sauter un autre cliché. Les plus gros buveurs, en moyenne, sont les plus riches. « La consommation d’alcool globale est la plus élevée dans les classes sociales les plus élevées, mais le binge drinking est plus commun chez les personnes moins aisées », précise néanmoins le Pr Eikemo.
À travers l’European Social Survey, de nombreux autres facteurs ont été analysés. « Pour la première fois, nous avons pu combiner des questions sur les conditions et le style de vie, le travail, l’éducation, et même des incidents de santé, ajoute le sociologue spécialiste des inégalités de santé. Jusqu’à présent, nous étions capables de dire que la consommation d’alcool et le tabagisme avaient un impact sur la santé, par exemple. Nous pouvons désormais remonter plus loin dans la chaîne de causalité, et, identifier où des mesures pourraient être prises. »