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Hyperactivité

TDAH : la Ritaline prescrite à tort chez l'adulte

Par Ambre Amias

L’ANSM fait le point sur l’usage et la sûreté du méthylphénidate en France. Si aucun nouveau risque n’a été détecté, plusieurs usages posent problème.

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En France, ce n’est pas encore un fléau comme aux Etats-Unis. Mais les abus existent et s’installent. La ritaline fait l’objet d’un nouvel état des lieux sur les données d’utilisation et de sécurité, publié par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Le méthylphénidate (Ritaline, Ritaline LP, Concerta LP, Quasym LP, Medikinet) est un psychostimulant indiqué dans le trouble-déficit de l’attention et l’hyperactivité (TDAH) chez l’enfant à partir de six ans, « lorsque les mesures correctives psychologiques, éducatives, sociales et familiales seules s’avèrent insuffisantes », précise l’agence.

Hors AMM chez l'adulte

Les chiffres montrent une augmentation des ventes. Toutefois, selon l'ANSM, l’utilisation du médicament reste restreinte en France, si on la compare à d’autres pays européens, peut-on lire. Les nouvelles données collectées par l'agence n’ont pas permis d'identifier de nouveau risque mais la vigilance reste de mise. 

En effet, une utilisation problématique a été constatée. Si la plupart du temps, les prescriptions du médicament correspondent à l'indication (à savoir, avant l'âge de 17 ans), un usage hors AMM (autorisation de mise sur le marché) a été identifié. Ainsi, l’ANSM a observé « la persistance d’un nombre restreint d’initiations de traitement chez des patients adultes atteints de TDAH ».

L’agence rappelle que l’utilisation hors AMM peut favoriser la survenue d’effets indésirables graves. « En effet, l’adulte est plus à risque d’effets indésirables cardiovasculaires et cérébrovasculaires en raison de comorbidités et de l’utilisation plus fréquente de traitements associés que chez l’enfant ». Ainsi, l'agence observe que de nombreux effets indésirables déclarés par les centres de pharmacovigilance concernent l’adulte.

30 % d'initiations par des libéraux

Par ailleurs, le rapport met également en évidence qu’environ 30 % des initiations de traitement (primo-prescription) sont menées par des médecins libéraux, spécialistes comme généralistes. Pourtant, la première prescription de méthylphénidate est censée être réalisée par un spécialiste à l'hôpital. De fait, les conditions de prescription et de délivrance ont été restreintes sur ce médicament afin d'en éviter les abus. Visiblement, le message est mal passé. 

« Cette pratique a déjà été signalée dans le précédent rapport publié en juillet 2013 alors même que les conditions particulières de prescription et délivrance de ce stupéfiant avaient été rappelées aux professionnels de santé en septembre 2012 », souligne l’ANSM.

En France, le méthylphénidate est soumis à un plan de gestion des risques comprenant un suivi national de pharmacovigilance et d’addictovigilance. L'ANSM mène une analyse régulière des données d’utilisation et de sûreté, en raison des effets secondaires de ce médicament et du risque de mésusage, observé dans d'autres pays d'Europe et aux Etats-Unis.